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Premiers pas dans la vie active – Alan Guimont et Laëtitia Caillet


Actualités . 29 Juil. 2020

De la ville de Nantes aux capitales européennes, il n’y a qu’un pas (ou un vol d’avion). Alan Guimont et Laëtitia Caillet ont franchi ce pas, quittant la quiétude de l’école pour s’élancer dans la vie trépidante des studios. A présent, chacun travaillant à un bout de l’Europe, ils se sont tous les deux spécialisés dans les effets spéciaux. Ils nous racontent leur entrée dans la vie professionnelle.

Alan Guimont, co-réalisateur du film Œil pour Œil, et Laëtitia Caillet, co-réalisatrice du film Frou-Frou, ont tous les deux étudié en Loire-Atlantique, plus précisément au campus nantais de l’ESMA. Après quatre années passées à étudier le Cinéma d’Animation 3D et les effets spéciaux, ils ont vu en septembre 2019 l’aboutissement de leurs efforts avec l’obtention de leur diplôme.

Et peu de temps après, juste de quoi se remettre de leurs émotions, chacun à continué sa route : Londres pour Alan et Madrid, la capitale espagnole, pour Laëtitia. Aujourd’hui ils concrétisent leur rêve en travaillant dans les effets spéciaux.

COMMENT S’EST PASSÉE LA RECHERCHE D’EMPLOI ?

Alan Guimont (A.G.) : Les entretiens le lendemain de la projection du jury de septembre m’ont permis de me faire des premiers contacts. Je souhaitais partir à l’étranger, j’ai donc concentré mes recherches sur Londres. J’ai réussi à avoir 2 entretiens qui n’ont malheureusement pas abouti sur une embauche. Et enfin j’ai contacté le studio DNEG qui allait commencer à rechercher des FX TD.

Avec le recul je me dis que je n’aie pas attendu si longtemps. J’ai été embauché mi-novembre et j’ai dû envoyer une cinquantaine de lettres, je pense être assez chanceux à ce niveau-là. Cependant, 2 mois et demi sans travailler quand on est habitué à un rythme très soutenu, c’est assez dur et le temps paraît très long. Le plus compliqué je pense à été le recrutement chez DNEG qui a duré 1 mois entre le premier contact et la réponse, c’était assez stressant !

Pirates oeil pour oeil

Laëtitia Caillet (L.C.) : J’ai eu beaucoup de chance lors de ma recherche d’emploi. J’ai rencontré lors du jury organisé par l’ESMA un superviseur CFX à Ilion, en Espagne : Juan Luis Sanchéz. Il avait aimé mon travail de simulation de vêtements sur notre film Frou-Frou lors de la projection au jury et m’a proposé un entretien avec lui le lendemain alors que ce n’était pas prévu dans mon planning.

Je lui ai ensuite renvoyé une bande démo dans les semaines suivantes, ce qui à donné lieu a trois entretiens différents avec les équipes d’Ilion à Madrid et une embauche fin Novembre 2019. J’ai envoyé pendant le début de ce processus quelques autres mails de recherche d’emploi, mais j’ai très vite arrêté quand il est devenu clair que j’allais obtenir le poste à Ilion.

QUEL EST TON POSTE ACTUEL ET EN QUOI CONSISTENT TES MISSIONS ?

A.G. : J’ai la chance de faire partie de la première équipe qui travaille sur un film d’animation chez DNEG. C’est une très belle opportunité, on me laisse l’occasion de m’exprimer et de tenter des effets. J’occupe actuellement le poste de FX TD junior (technical director) et je réalise donc des effets spéciaux sur un film comme des effets de fumée, des simulations de fluides ou des explosions.

L.C. : J’ai été embauchée en tant que Junior CFX Artist, pour faire aussi bien du groom, que de la simulation de hair et de cloth (poils et tissus). Je connaissais bien la simulation de cloth sur Houdini, car j’avais passé une bonne partie de ma dernière année à l’ESMA à la pratiquer mais Ilion utilise principalement Maya. Je n’avais également jamais fait de simulation de hair, que ce soit sur Maya ou Houdini, et j’avais très peu fait de groom à l’ESMA, surtout pas sur Xgen (on utilisait Yéti principalement).

Actuellement, je fais surtout du groom, et quelques test de simulation, surtout pour du hair. J’ai également eu l’opportunité de travailler un peu sur Houdini, car Ilion m’avait embauché aussi pour pouvoir tester les différences avec Maya sur une production en terme d’efficacité et de possibilités.

PEUX-TU NOUS RACONTER TES PREMIERS PAS DANS L’UNIVERS PROFESSIONNEL ?

A.G. : Cela reste assez intimidant les premiers jours, surtout que je faisais partie des premiers qui sont arrivés dans l’équipe mais on s’y fait très vite et les collègues sont très sympas. On nous laisse prendre nos marques c’est vraiment agréable.

L.C. : J’ai été très contente qu’ils acceptent de me prendre en tant que Junior sur un poste comprenant beaucoup de tâches avec lesquelles je n’étais pas familière. Cela m’a permis d’apprendre vite et de découvrir des nouveaux domaines. Ainsi, la transition avec l’école a été mieux faite je pense, parce que j’étais encore en train d’apprendre.

COMMENT AS-TU VÉCU CETTE ENTRÉE DANS LE MONDE PROFESSIONNEL ? CELA CORRESPONDAIT À TES ATTENTES ?

A.G. : J’avais déjà fait un mon stage au studio Ghost VFX au Danemark qui m’avait permis de voir un peu ce à quoi je devais m’attendre. Là chez DNEG je n’ai pas été déçu. J’ai été agréablement surpris par certaines choses. Par exemple, j’ai une réunion tous les mois avec mon supérieur pour savoir si je suis content de ce sur quoi je travaille, ce que j’aimerai faire et si tout va bien professionnellement et personnellement. Ça n’est pas grand chose mais cela instaure une confiance et on n’a pas juste l’impression d’être un robot qui doit exécuter des tâches derrière un ordinateur. Ce que j’apprécie le plus c’est qu’on me laisse essayer des choses que je ne maîtrise pas forcément, sans pourtant autant me mettre la pression.

L.C. : Le truc vraiment génial dans un gros studio comme Ilion (qui a été racheté par Skydance Los Angeles peu de temps après que je sois arrivée, et est devenu Skydance Animation Madrid) c’est les liens entre les départements et surtout les départements de productions et IT, qui sont là pour faire en sorte qu’on respecte les deadlines et qui nous aident avec les dysfonctionnements de logiciels ou de pipelines, respectivement.

QU’AS-TU RESSENTI ? COMMENT AS-TU VÉCU CE PASSAGE D’ÉTUDIANT(e) À PROFESSIONNEL(le) DE L’IMAGE ?

A.G. : Un peu intimidé les premiers jours, mais certains camarades de promotion étaient déjà sur place donc cela s’est fait plus facilement. De plus, l’école nous prépare très bien. On ne s’en rend pas compte mais à la fin du film on est déjà des professionnels et quand on commence, on voit très vite que ça n’est pas si différent de l’école au final. Je pense que cela fait une vraie différence auprès des studios et que c’est une plus-value que nous avons en sortant de l’école.

L.C. : Paradoxalement, ça met moins la pression que l’école où on est les propres maîtres de ses deadlines souvent (je parle surtout pour le film de fin d’études) et où on résout les bugs nous-même (ou avec les profs) pendant qu’on travaille. J’imagine que c’est assez personnel comme ressenti, tout le monde ne doit pas penser ainsi et ça dépend aussi du studio dans lequel on travaille je suppose.

QU’EST-CE QUE ÇA FAIT DE TRAVAILLER SUR DES PROJETS PROFESSIONNELS QUI SERONT VISIBLES DU GRAND PUBLIC ?

A.G. : J’avais vraiment peur que ça soit trop dur, de ne pas être à la hauteur, mais au final on sort les premiers effets et on a qu’une envie c’est de voir le rendu final au cinéma. J’ai vraiment hâte que mes proches découvrent mon travail.

L.C. : Le fait de travailler sur des films qui vont sortir au cinéma ne m’impacte pas trop pour le moment, j’imagine que je réaliserai vraiment quand j’irai les voir au cinéma !

ET LE CHANGEMENT DE PAYS, CULTURE ?

A.G. : J’ai eu la chance que DNEG organise mon arrivée et mes premiers jours à Londres. Cela m’a permis d’arriver dans de bonnes conditions et de découvrir le studio et la ville beaucoup plus sereinement. Il y a énormément de français du coup le changement n’est pas trop dur et Londres est une ville très agréable. Peut-être un peu la nourriture (on mange mieux en France).

L.C. : Aller travailler en Espagne était un gros challenge pour moi, parce que je ne parlais quasiment pas espagnol. Tout le monde parle plus ou moins anglais à Skydance Madrid, mais c’est quand même principalement des espagnols donc en dehors des séances de review, tout le monde parle espagnol. J’ai eu de la chance d’être embauchée dans le département CFX qui compte le plus d’étrangers du studio et j’ai donc été accueillie par une Française, une ancienne de l’ESMA Montpellier. Les gens sont très accueillants en Espagne donc une fois passées les premières semaines, c’était vraiment génial de vivre dans un autre pays que la France.

APRÈS CES QUELQUES MOIS SORTIS POST-ÉCOLE, QUEL REGARD JETTES-TU EN ARRIÈRE ? SUR TA FORMATION ET L’ESMA ?

A.G. : C’est assez drôle, car je me disais « voilà 4 ans, ça n’a pas été facile, mais ça été une sacrée expérience » ! Cela a été très dur de quitter tout le monde. Mais l’ESMA ne s’arrête pas après ces 4 ans, aujourd’hui je travaille avec des camarades de promo et ceux d’avant aussi et je travaillerai sûrement avec les futurs diplômés. Je suis très content de la formation que j’ai reçu et je pense que l’ESMA continue de s’améliorer d’année en année et réussie à suivre les évolutions de notre métier, ce qui n’est vraiment pas simple. On a la chance d’avoir un bagage généraliste et ça joue énormément sur le travail. On a un regard global sur une production et c’est un vrai plus de comprendre les autres équipes. Je ne regrette vraiment pas d’avoir choisi l’ESMA pour ma formation et je suis content de faire partie de cette famille aujourd’hui !

Extrait court métrage frou frou esma

L.C. : Je suis plutôt contente que l’école nous ait bien préparé au fonctionnement d’entreprise. J’avais un peu d’appréhension quant au fait d’être embauchée quasi directement après le jury, même si j’ai au final eu trois mois de délai, j’ai su que j’allais partir en Espagne assez tôt et donc je n’ai pas eu de véritable coupure. Mais au final, la vie active en studio est quand même bien moins prenante que les dernières années d’école donc je n’ai pas eu ce sentiment de « trop » dont j’avais peur.

COMMENT S’EST PASSÉE LA PÉRIODE LE COVID-19 POUR TOI ?

A.G. : J’ai la chance de travailler sur du dessin animé, pas besoin d’acteur ou de prise de vue réelle. Je travaille donc normalement, le seul changement c’est que mon travail se trouve à 1 minute de mon lit maintenant, ça rappelle des souvenirs ! A côté de ça, je continue à apprendre quand j’ai le temps après ma journée.

L.C. : Le Covid s’est transformé en télé-travail pour moi, je n’ai jamais arrêté de travailler et je suis actuellement toujours en télé-travail, mais depuis la France. Donc pas de projets perso pour moi !

ET TES PROCHAINS MOIS, OU L’ANNÉE À VENIR, COMMENT TE PROJETTES-TU POUR LA SUITE ?

A.G. : J’ai encore quelques mois de production sur le film sur lequel je travaille actuellement. Je pense rester à Londres ensuite, continuer mon début de carrière, peut-être changer de studio ou aller sur du VFX, je ne sais pas trop encore. On verra les opportunités qui s’offriront à moi à ce moment-là.

L.C. : Pour la suite, on verra, pour le moment mon contrat est pour la durée d’un projet, donc un ou deux ans. J’aimerai bien aller travailler dans le nord de l’Europe avant de revenir en France.

Réponse libre

A.G. : Pour tout ceux qui sont à l’ESMA ou qui vont l’intégrer, accrochez-vous parce que ça vaut vraiment le coup ! Je reste disponible si vous avez des questions sur Linkeldin, n’hésitez pas !

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Vous pouvez retrouver les films étudiants de la promo 2019 sur notre chaîne Youtube ESMA MOVIES.

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Ophélie Pozza

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