Premiers pas dans la vie active – Enola Durand et Lisa Belair
Actualités . 09 Août. 2022
Enola Durand et Lisa Belair ont toutes les deux suivi le cursus Cinéma d’Animation 3D et Effets Spéciaux à Toulouse. Elles ont intégré le même studio, MPC, mais pas dans le même pays ni au même poste ! L’une est lighting artist et l’autre CFX artist.
Rencontre avec Enola Durand, co-réalisatrice du film Un mal pour un bien, et de Lisa Belair, co-réalisatrice du film Le secret de Mona Lisa, toutes les deux diplômées de la formation Cinéma d’Animation 3D et Effets Spéciaux. Elles nous racontent leur entrée dans le monde professionnel, toutes les deux recrutées chez MPC, l’une au Canada et l’autre en Angleterre.
Comment s’est passée ta recherche d’emploi ?
Enola Durand : Au début j’étais un peu perdue, on venait de finir notre court-métrage dans lequel on avait mis toute notre énergie pendant plus d’un an. Une fois la projection des films et l’euphorie passée je me suis relevée les manches et j’ai répondu à des dizaines d’offres sur LinkedIn ! C’était un peu frustrant de devoir attendre des retours mais après on s’y fait et enfin on a enfin des réponses, mais il faut être patient.
Lisa Belair : Très rapide à ma grande surprise ! Après avoir posté ma demoreel sur Linkedin, j’ai vite été contactée par différents studios et passé plusieurs entretiens ce qui m’a permis de prendre confiance, jusqu’à être contactée par MPC et accepter le poste. J’ai commencé en décembre 2021 et mon contrat se termine en septembre 2022 !
Quel est ton poste actuel et en quoi consistent tes missions ?
Enola Durand : Actuellement je travaille chez MPC episodic dans le domaine que j’ai toujours préféré : le lighting ! Je travaille à Montréal sur le préquel de Game Of Throne, House of Dragon. C’est un énorme projet avec beaucoup d’exigences mais c’est génial ! Je dois adapter la lumière sur chaque shot en fonction des ambiances par séquences faites par des artistes seniors.
Lisa Belair : J’occupe le poste de CFX artist chez MPC Film Londres, notre travail consiste à ajouter tout ce qu’on appelle les secondary motions, en d’autres mots : simulations de muscles, fat, cloth and fur. A cela s’ajoute le shot sculpt qui consiste à sculpter le character pour répondre aux besoins spécifiques d’un shot (ex: sculpter la joue d’un personnage qui se prend un coup de poing).
Peux-tu nous raconter tes premiers pas dans l’univers professionnel ?
Enola Durand : J’ai d’abord travaillé quelques mois pour Superprod en France en tant que surfacing artist sur une série jeunesse Netflix appelé Mama K c’était très enrichissant et j’ai pu voir pour la première fois comment fonctionnait une production mais c’était en télétravail et personnellement ça ne me convenait pas trop. En parallèle j’ai reçu des propositions d’entretiens suite à mes mails envoyés quelques semaines plus tôt et c’est là que j’ai été prise chez MPC. J’ai été acceptée en novembre pour finalement partir en mars, le visa prend beaucoup de temps et c’est beaucoup de démarches mais à la fin ça vaut vraiment le coup !
Lisa Belair : Mes premiers pas dans l’univers professionnel ont été marqués par beaucoup d’administratif lié à l’obtention du VISA post-brexit (près de 3 mois) et beaucoup d’impatience à l’idée de commencer à travailler.
Comment as-tu vécu cette entrée dans le monde professionnel ? Cela correspondait à tes attentes ?
Enola Durand : Après presque un an je peux dire que je suis toujours un peu nostalgique de la vie à l’ESMA et du côté familial qui s’était créé en 5 ans. La transition était assez rude quand on rentre dans la vie professionnelle mais j’ai la chance de travailler sur un superbe projet, j’apprends énormément, et puis ça fait plaisir d’avoir un salaire ! Je m’étais un peu préparée à partir à l’étranger car c’est là que se trouvent beaucoup de gros studios de VFX mais entre se préparer mentalement et se dire « ça y est, j’y vais », il y a tout un monde !
Lisa Belair : Après beaucoup d’administratif, je suis enfin arrivée à Londres. Le premier mois a été consacré à l’apprentissage du pipeline, de Linux et des différents outils spécifiques à l’entreprise. Après ça, j’ai commencé à travailler sur une vraie production. L’expérience de film de fin d’études s’est révélée proche de l’expérience de production en studio.
Travailler sur des projets professionnels, qu’est-ce que cela fait ?
Enola Durand : C’est très impressionnant et gratifiant ! Par contre, attention on ne voit plus les films comme avant après ça haha ! On a la chance de travailler dans le monde du divertissement, même si ça n’est pas de tout repos ça reste un monde agréable. Et puis ça fait toujours plaisir de voir son nom au générique.
Lisa Belair : C’est assez stimulant car c’est la concrétisation des études. En quelques mois j’ai déjà eu l’occasion de travailler sur 2 projets différents, sur lesquels les besoins étaient très différents.
Après ces quelques mois post-école, quel regard jettes-tu sur ta formation à l’ESMA ?
Enola Durand : J’en garde un merveilleux souvenir, c’était très intense, énormément de travail mais il ne faut rien lâcher ! J’ai appris énormément et j’ai rencontré des personnes formidables. Cette année nous sommes presque 15 de ma promo à se retrouver à Montréal !
Je trouve que la dernière année est vraiment la plus formatrice car on apprend à gérer le travail d’équipe, ce qui est primordial dans notre métier.
J’ai eu l’occasion de travailler avec des personnes qui ont eu d’autres formations et je me rends compte que j’ai eu de très bonnes bases qui m’ont permis d’entrer facilement dans la vie professionnelle à l’ESMA. C’est pas pour autant qu’il faut se reposer sur ses lauriers, il faut donner son maximum pour arriver au bout.
Lisa Belair : La dernière année est très formatrice pour la suite et notamment la capacité à respecter les deadlines ainsi que la connaissance des autres départements.
Comment te projettes-tu pour la suite ?
Enola Durand : Je vais continuer à donner le meilleur de moi même et j’espère passer rapidement au niveau supérieur et continuer à travailler sur des productions qui me plaisent comme celle où je suis actuellement.
Lisa Belair : Pour ma part, j’aimerais essayer de rentrer dans un studio de feat animation pour voir ce qui me plaît le plus entre vfx et feat animation !
La vie à l’étranger, c’est comment ?
Enola Durand : Même si ma famille me manque énormément c’est plutôt pas mal, ça dépayse et permet d’ouvrir son esprit. Chez MPC il y a énormément d’employeurs qui viennent de pays différents : Brésil, Hongrie, Espagne, Chine, etc. Je ne me lasse pas d’entendre des histoires d’autres cultures, ça me dépayse tout en restant derrière mon bureau. Je pense que je rentrerai en France, le fromage et le bon vin me manquent mais au moins j’aurai plein d’histoires à raconter.
Lisa Belair : Après l’administratif fini, c’est très enrichissant. On rencontre des gens d’horizons très différents. Je me suis sentie très vite à l’aise notamment après avoir retrouvé beaucoup d’amis et connaissances de l’école.
Crédit images : en alternance, images en provenance des films Un mal comme un bien et Le secret de Mona Lisa.