Pascal Chinarro des studios Bonjour Saïgon et DLP Paris à Montpellier
Conférences . 26 Avr. 2019
Pascal Chinarro, des studios DLP Paris et Bonjour Saïgon, a passé quelques heures auprès des étudiants montpelliérains pour parler de leurs projets de fin d’étude.
De séjour en France, Pascal Chinarro s’est arrêté le temps d’une journée à l’ESMA de Montpellier. Il est l’un des fondateurs du studio DLP Paris, un studio parisien spécialisé dans la post-production, de l’animation 3D et des effets spéciaux ; mais aussi, plus récemment, de Bonjour Saïgon, un studio créé au Vietnam et dédié à la post-production et à l’animation 3D.
Grand passionné des films d’animation, il a aussi initié le festival parisien Panam Anim. La vocation de cet événement est de promouvoir l’animation française à travers une compétition de courts-métrages étudiants (en provenance d’écoles françaises, dont l’ESMA) et de permettre à cette génération en devenir de rencontrer des professionnels du secteur.
Nous vous le disions plus haut, Pascal Chinarro a eu la gentillesse de passer à l’école pour quelques heures afin de rencontrer les étudiants de dernière année du cycle Cinéma d’animation 3D & effets Spéciaux et d’échanger avec eux autour de leurs projets de fin d’étude. Professionnel rodé, il leur a dispensé bons nombres de conseils avisés.
INTERVENANT
Pascal Chinarro : Fondateur des studios DLP Paris & Bonjour Saïgon
INTERVIEW
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Pascal Chinarro, un des associés du studio DLP Paris créé il y a une dizaine d’années ainsi que le fondateur du studio Bonjour Saïgon qui est situé au Vietnam.
Pouvez-vous présenter le studio DLp paris et bonjour saïgon ?
Ces deux studios ont chacun leurs propres particularités.
A la base, DLP Paris s’est spécialisé dans la création d’animaux hyper réalistes. Ensuite, nous nous sommes ouverts à la production de contenus pour des marques de luxe comme Hermès ou Dior. c’est assez amusant car d’un côté le studio peut être amené à travailler sur des moyens-métrages type documentaires sur l’époque pré-historique avec l’animation de dinosaures et de l’autre, produire des films catégorisés comme « élégants », avec de la matière et des effets spéciaux. Ne l’oublions pas, DLP Paris c’est aussi les effets spéciaux.
Par la suite, j’ai monté Bonjour Saïgon dont le cœur de métier est la post-production dite « traditionnelle ». Cela ne nous empêche pas de travailler sur de la post-production de longs-métrages et également sur de la 3D assez lourde et complexe. Par exemple, nous avons dû reproduire de nuit un stade rempli en full 3D. Un exercice très complexe. Nous travaillons également pour de la publicité classique mais de plus en plus le studio se spécialise dans l’animation 3D « lourde ». Même si le studio est localisé en Asie, nous travaillons énormément avec Singapour, Shangaï ou l’Europe.
Actuellement je me consacre plus au studio Bonjour Saïgon et j’interviens plus ponctuellement sur le studio parisien DLP. Mais j’y reste particulièrement attaché et il arrive, quand nous avons des projets haut de gamme au Vietnam, de les basculer sur DLP Paris en appui. Je fais en sorte de conserver un lien entre les deux.
Pourquoi venir en visite à l’esma ?
J’adore les films ! J’adore ce que je fais. Ma plus grande motivation c’est de venir voir les films. Je suis aussi très content de pouvoir revoir mes camarades professeurs de l’ESMA. C’est vraiment un plaisir de revenir ici. Dès que je suis en France je viens. Je fais toujours un détour pour venir à l’école. Depuis le temps que je fréquente l’école, c’est inévitable.
VOUS VENEZ DE VOIR LES FILMS ÉTUDIANTS EN PRÉPARATION. QU’EN PENSEZ-VOUS ?
Ha ! Je vais garder le mystère sur ce que j’ai vu mais ce que je peux dire : c’est assez exceptionnel !
Il y aura des films plus visuels, d’autres plus narratifs, d’autres plus techniques ou artistiques. C’est super car j’ai décelé des belles histoires. Un film, avant tout, c’est raconter une belle histoire. Ce n’est pas parce que c’est de l’animation 3D que c’est une fin en soi. L’image de synthèse est faite pour raconter aussi et pour aider à raconter des choses que l’on ne peut pas raconter en réel.
Je suis ravi d’être passé car c’est une agréable surprise de voir tous les films et le niveau est excellent. Ça va être vraiment bien.
En habitué des projets étudiants de l’esma, constatez-vous une évolution ?
Je constate que c’est de plus en plus nivelé, mais nivelé par le haut ! Il n’y a plus un film vraiment moins bien (dans sa globalité). Techniquement et artistiquement, c’est excellent. C’est dingue d’atteindre un niveau comme ça.
Il faut garder à l’esprit que ce sont des étudiants qui n’ont encore jamais travaillé. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai été fasciné par le travail de ces jeunes et que j’ai créé mon festival Panam Anim. Quand j’ai vu le niveau des films étudiants, je voulais que les gens se rendent compte de la capacité de production de ces jeunes qui sortent des écoles. Leur niveau est celui d’un professionnel, c’est hallucinant !
Régulièrement je travaille avec des personnes sortant de l’ESMA et je n’ai jamais rencontré de problèmes. Ils savent travailler et pour des petites entreprises comme nous, le profil généraliste est primordial. Ils savent se débrouiller à tous les postes et c’est parfait ! C’est pour cela que depuis de nombreuses années nous collaborons avec l’ESMA et que nous prenons des promotions en stage, chez DLP Paris et Bonjour Saïgon.