La professeure Charlotte Des Ligneris sera présente au festival Atlantide de Nantes
Actualités . 04 Mar. 2020
Enseignante auprès des étudiants de Cinéma d’Animation 3D et Effets Spéciaux, Charlotte des Ligneris est aussi une artiste accomplie. Illustratrice de livre jeunesse elle expose également ses travaux. Du 5 au 8 mars elle est invitée au festival Atlantide à Nantes, dont elle a réalisé également l’affiche. A cette occasion nous l’avons rencontré !
Charlotte des Ligneris, une artiste très active
Vous le savez, nos professeurs ont du talent ! Régulièrement plusieurs d’entre eux exposent leurs travaux dans divers endroits. Ils sont autant investis dans leurs cours auprès de leurs élèves que dans leurs projets artistiques où ils excellent. Cette fois-ci, c’est Charlotte des Ligneris, professeure d’illustration à l’ESMA de Nantes pour la section Cinéma d’Animation 3D et Effets Spéciaux qui est conviée en tant qu’artiste au festival Atlantide.
Régulièrement elle est sollicitée en tant qu’illustratrice jeunesse et a travaille pour des maisons d’édition reconnues comme Gallimard Jeunesse, Seuil Jeunesse, Nathan, Didier Jeunesse, Benjamins Media, Larousse… D’ailleurs, son dernier ouvrage publié l’a été en août 2019, il s’agissait de Boucle d’Or et les trois ours aux éditions Gallimard Jeunesse. Un livre singulier dont les pages se déplient pour révéler de grandes images, très immersives. De quoi revisiter et moderniser un conte connu de tous !
En janvier dernier elle avait exposé à la médiathèque Lisa Bresner à Nantes dans le cadre d’un temps fort sur les éditions Père Castor. Son travail s’intégrait parfaitement dans la thématique retenue « formes et couleurs ».
Elle a pu y exposer ses dessins personnels qui avaient déjà été présentés lors d’une précédente exposition organisée en juin 2019 lors du festival Fumetti, toujours à Nantes. Il s’agissait de travaux représentant des paysages très graphiques aux crayons de couleur ou à l’encre, qui fonctionnaient en série. J’y ai aussi exposé les illustrations de deux albums jeunesse : Boucle d’Or et les 3 ours publié chez Gallimard et Tout Rond, un album-CD aux éditions Benjamins Media, nous a-t-elle expliqué. Cela a été une très bonne expérience, poursuivit-elle, les retours ont été très positifs et les paysages ont particulièrement plu au public. J’ai fait une visite groupée pour la médiathèque, et j’ai animé des ateliers avec les enfants du quartier autour de la création de paysages en papiers découpés. Cela donne du sens de pouvoir faire vivre l’exposition avec ces temps forts, et de créer du lien.
Festival Atlantide de Nantes
Se déroulant du 5 au 8 mars 2020, le Festival Atlantide – lancé il y a 7 ans-, a pour vocation de se faire côtoyer les auteurs internationaux et nationaux, le monde de l’édition, les comédiens, musiciens, critiques et bien sûr le grand public. Un bien beau programme pour quatre journées intenses dédiées à la culture durant lesquelles plus de soixante invités de vingt-cinq nationalités sont conviées. Charlotte des Ligneris en fait partie !
Pour cet événement, elle a été sollicité en tant qu’artiste afin de réaliser l’affiche de l’événement. Nous l’avons questionné au sujet de la construction de l’affiche et elle nous confiait :
J’aime beaucoup l’exercice de produire une image unique pour illustrer une idée. La seule contrainte ici était le lien avec le livre. Pour moi il s’agissait d’évoquer la lecture à la fois comme un refuge intime – ici le livre prend la forme d’une tente- et de l’associer à la découverte d’un récit qui enveloppe et fait voyager- un grand paysage de montagnes. Si on est pris par une lecture, on peut oublier le temps qui passe et le lieu où on est. J’associe aussi la lecture au soir, et le feu de camps est ici une source de chaleur et d’échanges. Peut-être que cette image évoque aussi un besoin de ralentir et d’explorer d’autres modes de vie, grâce à de nouveaux récits.
J’ai limité les couleurs et cherché une forme de simplification dans la composition pour la rendre bien lisible et identifiable. J’ai fait des croquis, puis j’ai réalisé l’affiche en couleur à l’encre pour le décor, et en noir et blanc pour la scène au centre que j’ai colorisé numériquement.
Si vous souhaitez la rencontrer, elle sera présente le dimanche 8 mars pour donner une conférence autour de son travail et elle interviendra également sur une seconde conférence qui concernera des échanges avec des auteurs-trices avec pour thématique « Illustrer, écrire, raconter pour la jeunesse« . Elle sera également présente pour dédicacer ses livres.
D’autres expositions à venir
Et si vous ne pouvez pas assister au festival Atlantide, sachez que Charlotte des Ligneris à d’autres idées en tête ! Quand nous lui avons demandé si d’autres projets étaient « dans les tuyaux », elle nous répondu :
Sans doute avec le nouvel atelier que nous montons actuellement à Nantes avec un collectif d’artistes, PROJÉTA. Nous sommes une bonne dizaine, à pratiquer l’illustration, l’image imprimée, le graphisme et / ou l’auto-édition.
C’est à la fois un lieu de travail et un espace d’impression collectif, essentiellement de sérigraphie, qui sera aussi ouvert au public pour des ateliers et des stages. Nous envisageons d’y faire des expositions et de proposer des collaborations avec d’autres artistes.
quelques mots sur Le métier d’illustratrice
Pour conclure cet article, nous voulions nous attarder un petit moment sur le métier d’illustratrice qu’exerce Charlotte de Ligneris et la vision qu’elle en a :
En tant qu’illustratrice, comment perçois-tu ton travail ?
Je peux parler de ce que j’aime. J’aime les images au sens large, les jeux de formes, les couleurs franches et vives. J’imagine que je fais partie d’une famille plutôt « graphique », j’ai une certaine appétence pour les images contemplatives, j’apprécie les gamme resserrées, l’économie de lignes, et jouer sur des contrastes forts avec le blanc du papier. Petite j’étais attirée par la simplicité (et justesse) du trait de Sempé, et les peintures de Paul Klee ont longtemps été un livre de chevet. J’aime surtout la couleur, elle peut éveiller des émotions très fortes.
Les artistes comme Lorenzo Mattoti, David Hockney, où l’on sent beaucoup de maitrise et de liberté, et le travail de certains photographes, comme celui de Franco Fontana, m’inspirent beaucoup.
Quelle vision de l’illustration as-tu en général ?
J’apprécie son aspect collaboratif et narratif – accompagner un texte, un récit, une idée – et je trouve le rapport texte et image passionnant à explorer, construire ou déconstruire. Le support du livre permet pour cela beaucoup de choses.
Je vais parler du livre pour enfant car c’est ce que je connais le mieux. Je m’éloigne aujourd’hui de plus en plus des livres de commande, pour revenir vers les histoires en collaboration avec des auteurs et autrices.
Je trouve que les rayons des librairies sont un peu saturés des livres « à thème », documentaires, sur les mêmes sujets. Les albums deviennent des outils d’apprentissage, c’est important, mais un album devrait être un objet anti-pédagogique. Les histoires sont des grands espaces de liberté. Quand un enfant est saturé d’informations, le fait d’arriver dans un livre où il peut se laisser embarquer avec son imaginaire, dans des récits poétiques, décalés, absurdes, c’est une nouvelle ligne d’horizon qui se dessine. Et je crois que l’enfant sait tout ça, il compose en jouant avec les pages qui se tournent, en se projetant dans un « ailleurs » possible, même si c’est faux ou si ça fait un peu peur. Ce sont les adultes qui ont tendance à en douter !
C’est ce que j’aimais petite dans les images incroyables de Maurice Sendak, ou dans les histoires de Roald Dahl. Et c’est sûrement ce qui a orienté ma préférence vers l’illustration jeunesse.