Scott Beharrell Bono
Diplômé en 2011, Scott a choisi de vivre son métier au fil de l’eau et des projets, travaillant dans de multiples studios et pays. Cela a été rendu possible grâce à son statut freelance. Il nous raconte sa décennie passée dans le monde de l’animation 3D et des effets spéciaux.
Retour sur tes années ESMA
Pourquoi avoir fait le choix d’intégrer une formation Cinéma d’Animation 3D & effets spéciaux ?
Mon intérêt pour la 3D a été très tardif et découvert un peu par hasard… Je finalisais en 2007 un bac pro en Communication Graphique (axé sur le print : affiches / posters, pubs, conception de magazines, etc.) et je pensais à l’époque rejoindre le monde du travail l’année suivante.
Durant cette dernière année, je devais réaliser un stage en entreprise, mais ce qui était nouveau c’est qu’ils travaillaient aussi de la vidéo. L’un des infographistes était aussi capable de modéliser en 3D, ce qui était assez nouveau à l’époque.
Ce qui devait être un stage des plus normaux où je composais du packaging, affiches et brochures, s’est avéré être une expérience folle !
Je me suis retrouvé catapulté sur un tournage, une caméra à la main à capturer des plans de transition pour un projet de pub TV. Par la suite j’ai eu l’opportunité de faire mon propre montage de mon côté, que le directeur de pub a été aimable de me me laisser explorer.
Bref, c’était à ce moment-là que j’ai découvert cette notion de « temps » qui n’existait pas en image fixe dans l’univers du print. Il y a eu un gros *CLIC*.
J’étais fasciné par les options artistiques maintenant possibles que je n’avais simplement jamais considéré avant.
Vu que j’adorais dessiner et créer des personnages de toutes pièces et que la 3D semblait être le futur du cinéma d’animation, je me suis dirigé vers ça.
A la détresse de mes parents, j’ai réussi à les convaincre que je me relançais pour quelque années d’études vers quelque chose que, pour de nombreux parents, n’était pas « un vrai métier » (encore moins que graphiste en pub).
Pourquoi avoir choisi d’intégrer la formation à l’ESMA ?
J’admets avoir eu beaucoup de chance. Je ne connaissais rien à la 3D à l’époque et était une proie facile à du bon marketing. Il était facile de se faire avoir et de s’enrôler avec d’autre écoles privées qui promettaient de grandes choses sans jamais les délivrer, hormis un grosse facture.
Ce qui m’a mis sur la bonne piste s’est passé durant la période des journées portes ouvertes, où j’ai pu visiter certains établissements à Montpellier. Ce qui m’a le plus marqué est l’énergie et l’attitude des étudiants en dernière année qui présentaient leur projet et partageaient leur expérience à l’ESMA. Cette énergie ne ressortait pas vraiment ailleurs, ou alors des professeurs seulement, mais pas des étudiants.
Qu’est-ce que la formation t’a apporté ?
En l’espace de 3 ans, l’école m’a donné le maximum d’outils et de notions pour sortir avec un portfolio assez riche qui m’a permis d’intégrer le monde du travail rapidement.
La structure du programme forçait aussi l’apprentissage de l’esprit d’équipe, l’esprit critique et une compréhension globale du processus de conception d’un film 3D.
Comprendre les tenants et aboutissants de toutes les étapes de production a été un très gros atout pour moi durant mes premières années de travail en tant que généraliste.
Encore aujourd’hui, en tant qu’animateur 3D, comprendre les autres départements permet d’être un meilleur élément dans les petite et moyennes entreprises, de mieux répondre à leurs besoins et donc d’évoluer plus vite.
Sur un autre niveau, durant ces 3 années (intenses) d’études, j’ai rencontré des gens formidables qui sont encore aujourd’hui des amis très proches, de la famille je dirais même.
Y avait-il une matière que tu appréciais en particulier ?
J’ai particulièrement apprécié les cours de sémiologie avec M. Joubert. Encore aujourd’hui je regarde le monde de l’art et du cinéma à travers ce qu’il nous a enseigné. Je fais tout pour garder un regard frais et presque joueur comme il l’avait durant ses années d’enseignement à l’ESMA.
Il avait aussi cette attitude positive qui démontre que tout est possible avec un peu d’astuce, même dans les moments difficiles. Prendre des décisions parfois dures, mais justes. Une valeur très importante dans le monde du travail mais aussi surtout dans la vie en général.
As-tu quelques mots à dire au sujet de ton film de fin d’études ?
Après 9 ans, je ne réalise toujours pas que nous avions eu la chance de pouvoir avoir Thierry Desroses & Féodor Atkine pour voix de nos personnages, les écouter délivrer nos dialogues était quelque chose de magique.
Ce petit projet a été le meilleur de nous même en 2010-11 et a été l’essentiel de notre portfolio / demoreel a l’époque… Cela-dit, j’avoue ne pas pouvoir le regarder sans avoir un gros sentiment de gêne aujourd’hui, je ne vois que les défauts haha !
Comment s’est passée ton immersion professionnelle après ta sortie de l’ESMA ?
Après quelque mois de recherche (et de repos) j’ai rejoint Electric Theater Collective, à Londres en février 2012 en tant que Junior Generalist.
Commencer dans ce nouveau monde professionnel, dans un autre pays est quelque chose d’assez terrifiant mais j’ai découvert dès mon arrivée que les “esmaliens” sont partout, et que Londres est une petite bulle où tous les anciens de l’ESMA étaient là pour les autres. Ca change tout quand on débarque sans rien connaître.
Le niveau d’attente des supérieurs quand on sort d’école est aussi très souple et j’ai eu la chance d’avoir pu commencer doucement avec déjà une confiance en mes capacités de la part de mon équipe.
Ton parcours professionnel
Tu jongles entre freelance et poste dans des studios. Peux-tu nous parler de ton parcours professionnel ?
J’ai débuté en tant que généraliste pendant à peu près un an à ETC. Par la suite j’ai réussi à travailler comme animateur et j’ai vadrouillé en tant que freelance pendant 4 ans : The Mill, MPC, Passion Pictures, CineSite, Jellyfish, Red Knuckles, ETC, Field-trip, Blue-Zoo, Partizan, Automatik… J’ai travaillé sur des pubs, cinématiques de jeux, courts-métrages, clips de musique, films, shows TV, vidéos médicale…
J’aimais bouger, j’appréciais de changer de décors, de projets, de styles. Je voulais découvrir un max de studios comme quelqu’un voudrait découvrir toutes les pâtisseries dans une boulangerie ahah !
Et puis éventuellement j’ai eu l’opportunité de travailler a Munich, en Allemagne pour Trixter où j’ai travaillé sur du gros film vfx : Guardians of the Galaxy Vol.2 & Spider-Man: Homecoming.
Le changement de rythme dans le monde du film (versus TV), beaucoup plus lent m’a fait apprécier le fait de pouvoir vraiment aller dans le détail, chose rare sur des projets beaucoup plus courts et avec moins de budget.
J’ai ensuite continué dans le studio Framestore sur Thor: Ragnarok et ensuite Mowgli.
Un an après, en 2018 j’ai voulu déménager à Vancouver où j’ai rejoint MPC sur Pokemon: Detective Pikachu et ensuite Digital Domain, sur Black Widow et Morbius.
J’ai très clairement encore la bougeotte et ne sais absolument pas ou je vais vivre dans l’année qui vient, mais j’aime la surprise !
Tu enchaînes les contrats d’une durée plus ou moins longue, tout comme les studios. Est-ce que ce n’est pas compliqué comme vie ?
J’admets que mon LinkedIn peut faire peur en le voyant mais il faut il faut aussi se rappeler que les trois quart des expériences étaient à Londres. Donc traverser une rue pour aller au studio d’en face ou au bout de la rue.
De très nombreux studios sont à Soho, au cœur de la ville, un tout petit cœur de 2,5 km carrés.
Je gardais le même appartement, je prenais la même ligne de métro le matin et sortais au même arrêt tous les jours. J’avoue avoir marché dans la mauvaise direction quand je commençais dans une nouvelle boîte haha !
Plus sérieusement, cette expérience assez unique n’aurait jamais été possible si je travaillais en France, à Munich ou même Vancouver. Le nombre de studios est bien plus riche à Londres et ils sont tous collés ensemble. Ce qui fait que, quel que soit ton niveau et objectif, tu as bien plus de chance de trouver une boîte qui cherche ce que tu as à offrir et avec des dates qui marchent pour les deux partis.
Faire ça à Paris ? En tant que junior ? ah ! Impossible.
Aussi, tout n’était pas sous contrôle au début. La précarité existe et j’ai eu des temps morts durant ma première année. J’étais très naïf. Une mauvaise surprise m’a mise sur le carreau et j’ai ensuite décidé de me couvrir, de ne pas croire les studios (recruteurs) sur parole, mais sur papier avec signature uniquement (et même là je dirais de bien faire attention).
En bref j’ai remis mon chapeau de “publicitaire” et j’ai commencé à vendre “Scott – animateur” à fond.
Car on peut être un super talent, si personne ne nous connaît ou ne pense à nous lors du recrutement eh bien on intègre pas le projet ! C’est aussi simple que ça.
C’était stressant au début, oui, mais une fois que le réseau de contacts commence à s’étendre un peu, que les mêmes studios vous rappellent pour revenir, ça deviens très simple. A un point ou l’on peut refuser des projets et recommander des amis.
Et la magie des amis c’est qu’ils vous rendent la pareille et donc vous agrandissez encore votre carnet d’adresses et les possibilités d’être contacté via des recommandations et à nouveau développer votre cercle. Je pense pouvoir dire qu’à l’époque, j’avais réussi à contrôler le chaos de freelancing (comme un jongleur le ferait avec des balles dans tous les sens).
C’est du taff et c’est beaucoup de maintenance mais une fois que c’est mis en place, c’est très simple.
Professionnellement et humainement j’ai trouvé ça super enrichissant. On découvre de multiples pipelines avec différents avantages et inconvénients, des outils différents, des approches et philosophies différents au travail. Des gens fabuleux avec qui je garde encore contact après toutes ces années et d’autres que l’on espère ne jamais re-croiser. Tout cela n’aurait pas pu être possible si j’étais resté dans la même boîte.
Effectivement être plus stable dans une même entreprise m’aurait sans doute permis de monter en tant que Lead ou Superviseur, comme certains de mes amis. C’est un autre genre d’expérience.
Quels sont les avantages / inconvénients d’une telle vie ?
Pour :
- A mon avis, c’est beaucoup plus facile de trouver du travail en tant que junior dans de petits studios et donc de mettre son portfolio à jour rapidement avec une variété de projets.
- On découvre et apprend très vite les astuces et outils préférés des studios, on devient un couteau suisse de l’animation.
- Bouger librement donne l’option de choisir des projets qui nous plaisent le plus.
- On devient un pro en matière d’emailing avec les recruteurs, négociations (on peut revoir son salaire à chaque transition de studios) et création de factures.
- Les contrats sont plus courts, mais le salaire / jours est plus élevé.
- Un sentiment de nouveauté et de découvertes constant.
Contre :
- C’est beaucoup d’effort pour mettre en place un réseau qui tient la route et de maintenance pour le garder en place.
- C’est beaucoup de stress quand on manque de confiance en soi ou dans son travail.
- Ce n’est pas possible partout.
- Le salaire / jour est plus élevé, mais les contrats sont plus courts.
- La gestion financière (facturation, impôts, taxes, retraite, assurance, etc.) est entièrement à gérer nous même.
- Une quantité monstre d’emails à envoyer tous les 30/60 jours.
Peux-tu nous parler de ton métier d’animateur ? En quoi consiste-t-il et en quoi te plaît-il ?
Alors ça c’est une grosse question ! Aimer ce genre de chose est souvent très personnel et propre à chacun. Ca ne fait pas souvent de sens pour les gens qui nous entourent (après 15 ans dans le domaine artistique, la famille ne comprend toujours pas par exemple).
Que ce soit pour une pub pour du shampoing avec une mascotte rigolote, un bolide qui fonce sur un circuit… ce qui me fascine c’est de comprendre qui est le personnage afin de l’exprimer au mieux à l’écran.
Il y a tant de choses possibles à véhiculer dans un mouvement et autant de manières de véhiculer ces infos.
Dans un sens je pense être une forme d’acteur, pas celui devant la caméra, non, pas celui dans la combinaison de mocap, non plus, mais comme un marionnettiste. En soit, c’est lui qui joue le personnage, qui lui donne vie et émotions.
La magie de la 3D fait que du jour au lendemain je peux être une souris électrique jaune ou un avion ; la semaine d’après un monstre de pierre ou un poisson rouge, un homme araignée, une télé avec des jambes, etc.
Autant j’aime animer, j’aime surtout énormément observer et apprendre comment bouge un élément, que ça soit un être vivant ou mécanique, comprendre comment la silhouette de l’aile d’un oiseau va le différencier d’un autre et affecter son battement d’aile, quels sont les points communs avec un avion et les différences. Un animateur doit effectuer de nombreuses recherche, c’est un passage que j’affectionne également (et parfois même plus que d’animer haha !)
Quelles sont les qualités / compétences pour exercer ce métier ?
Niveau qualité : Observer ce qui nous entoure, principalement… et être très patient.
Laisser son égo à la porte est aussi une bonne choses : pour pouvoir prendre des vidéos absurdes de nous même comme référence. Vous aurez l’air d’un idiot et oui ça va finir sur l’écran du superviseur dans la salle de review au coin de votre playblast, c’est comme ça haha !
L’animation est l’un de rare département où le métier n’évolue que très peu avec les mises à jours des logiciels. Une grosse partie du travail est dans la façon dont ou joue avec les courbes d’anims et surtout d’arriver à faire “vivre” le petit bout de géométrie à l’écran.
Lors de ton parcours, tu as travaillé pour un studio avant d’y revenir plus tard. Comment cela se passe ?
De manière très simple en fait. Si la première expérience a été bonne, ils vous contactent quand ils ont besoin vous.
- Si les dates concordent pour tout le monde, c’est dans la poche.
- Si vous n’êtes pas disponible et que vous recommandez un(e) ami(e), ça fait que lorsqu’ils vous contactent vous ils ont quand même un artist “de confiance” (donc ne recommandez pas n’import qui). Vous devenez la personne référente pour avoir un animateur.
Y a-t-il un studio pour lequel tu as particulièrement apprécié de travailler ?
Voilà une question piège… J’ai eu la meilleur et la pire expérience dans la même boîte : Passion Pictures à Londres. Ca dépend entièrement des gens avec qui vous travaillez et les besoins du projet.
Un élément toxique, que ce soit de notre côté ou côté client peut pourrir toute une production.
Après il y a des éléments propres à une entreprise, comme un mauvais pipeline ou trop de moments charrette…
Y a-t-il un projet dont tu es particulièrement fier et dont tu souhaiterais nous parler ?
Alors ce n’est pas un gros projet mais je me suis éclaté à travailler sur une petite pub avec des Legos, à animer comme dans le film, style stop-motion, une grosse régalade niveau animation (même si le résultat ne paye pas de mine).
Actuellement tu travailles au Canada. A-t-il été compliqué de décrocher un VISA et de pouvoir travailler dans ce pays ? Penses-tu y rester plus longtemps ?
Pour le canada, ce n’est pas particulièrement compliqué, mais ça peut prendre du temps. Certains peuvent avoir un PVT ce qui est idéal. Personnellement je n’ai pas eu cette chance et j’ai dû recourir à un “Sponsorship”, un visa qui permet de travailler pour un employeur unique et souvent limité à la durée du contrat. Ca dépend entièrement du studio de vous étendre votre visa ou non. Tout le processus est à refaire si vous voulez travailler ailleurs (je recommande donc de s’y prendre 3-4 mois à l’avance).
Vancouver est sympa mais ce n’est pas le coup de cœur. Je suis ouvert pour rester à Vancouver, mais aussi découvrir Montréal ou même Sydney. Dans tous les cas je devrai refaire toutes les démarche de visa pour une embauche.
On verra bien !
Quand tu es en freelance, comment interviens-tu avec le studio et sur le projet ?
Il n’y a pas vraiment de grandes différences. La logistique et salaire sont différents dû à la nature et durée du contrat souvent plus courte, après c’est exactement comme commencer dans une autre entreprise.
Le gros avantage des animateur est que l’on peut commencer à travailler dès la première journée au studio, ce qui ne serait pas le cas pour un rigger, qui doit potentiellement apprendre tout le pipeline avant par exemple.
Que ressens-tu quand tu vois ton travail projeté sur grand écran ou à la tv ? Et vas-tu les voir au cinéma ?
C’est assez amusant car pour le coup, je n’ai pas vu tout les films sur lesquels j’ai travaillé !
Mais j’ai eu des petits papillons quand j’ai entendu la salle rire avec l’un de mes plans au cinéma. J’ai souvent un gros sourire idiot quand je découvre que l’un de mes plans deviens un mème ou un gif sur les réseaux sociaux et quand je le croise par hasard en ligne.
Pour le reste du film, j’avoue être souvent distrait par : qui a fait tel plan, les potes de production, les histoires durant la production… ça me sort souvent du film. (c’est une des raisons pour laquelle je préfère bosser en pub, ça me permet d’apprécier le cinéma plus librement)
Maintenant que tu as de la « bouteille », quel regard jettes-tu sur ton évolution au cours de ces 10 années ? Est-ce que cela correspondait à ce à quoi tu t’attendais en sortant de l’école ?
Mon parcours n’a pas été linéaire, clairement pas un modèle pour une carrière qui voudrait évoluer rapidement.
Ces 10 années m’ont fait découvrir la différence entre un projet que j’aimerais regarder et un projet sur lequel j’aimerais travailler : deux choses parfois radicalement différentes.
Je dévorais des yeux Pixar, Dreamworks et Disney et les autres au début. Avec du recul, j’ai réalisé que ça n’était pas le genre de productions qui m’attirent, je préfère des productions plus humbles où l’on a plus de liberté et moins de politique.
Je ne m’attendais pas non plus à une industrie parfois abusive et à devoir souvent me battre pour me faire respecter. Non pas en tant qu’artiste mais en tant que personne et travailleur. Je ne m’attendais pas à devoir joindre une Union dans chaque pays où je suis allé pour que l’on commence enfin à se faire respecter et être payé toute nos heures de travaille. (non le vfx n’est pas toujours glamour).
Je ne m’attendais pas à rencontrer autant de gens merveilleux du monde entier dans un même studio ou à la même table. J’ai aussi rencontré pleins d’anciens de l’ESMA, nous sommes partout ! Je ne m’attendais pas non plus à déballer autant d’infos dans cette interview !
Pour conclure
Comment as-tu vécu l’évolution de la 3D / FX depuis ton diplôme ?
Niveau animation, le graph editor a maintenant une nouvelle couleur et le “Cached Playback” est une option fabuleuse. Du reste, aucune idée !
As-tu une idée de son évolution à venir ?
La pandémie de cette année a ouvert les yeux de nombreux studios sur le fait que travailler de la maison est une chose possible, même pour de grosses productions.
J’espère que ça permettra aux artistes du monde entier de pouvoir travailler sur les projets qui leur plaisent sans faire de compromis sur leur vie de famille, le pays où ils vivent et le loyer qu’ils doivent payer. Personnellement la vie de grosse ville commence à me fatiguer.
J’espère que le distanciel fera partie du futur du métier, pour ceux qui le veulent du moins.
Quels sont tes projets d’avenir ?
Continuer à faire ce qui me plaît, le plus longtemps possible !
Et dans 5 ans, où seras-tu ?
Aucune idée. Peut être encore animateur à Vancouver, Lead a Sydney, prof à Montpellier… Qui sait – du moment que je m’amuse, je suis content !
Un conseil à donner aux étudiants et futurs étudiants ?
L’ESMA n’est que le début, il y a tout à apprendre encore, soyez humble. Ne vous comparez pas à la progression des autres. Créez vos propres opportunités. Contactez même les studios que vous ne penseriez pas pouvoir atteindre. Ne vous donnez pas corps et âme pour un projet ou un studio. Prenez soin de vous. Arrivez à l’heure et partez à l’heure. Ne travaillez pas gratuitement.
Non, un burger /sandwich n’est pas une paye adéquate pour 3h d’extra. Rejoignez l’Union Locale. Parlez salaire avec vos amis de travail, surtout avant de négocier un contrat. Demandez toujours un contrat de travail. Lisez votre contrat avant de le signer. Vous n’avez le job qu’une fois le contrat est signé.
Faites du sport, votre dos et santé mental vous remercieront plus tard. Commencez à économiser pour votre retraite dès le début si vous pouvez. Kiffez ce que vous faites.
Pour suivre Scott :
Site internet : scott-bono.com
Instagram : @scobebo