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Romain LAVOINE


promotion 2016

Lighting compositing . Vancouver
Travaille actuellement chez : Sony Pictures Imageworks

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Romain Lavoine, sorti de l’école en 2016, à tout mis en oeuvre pour réaliser son rêve. Afin d’atteindre son objectif, intégrer le studio Sony Pictures Imageworks, il a persévéré, beaucoup travaillé et entretenu son réseau. Les mots « ne rien lâcher », pourrait le résumer. Découvrez son portrait et son parcours.

Retour sur tes années ESMA

Qu’est-ce qui t’a poussé à te diriger vers le monde du cinéma d’animation 3D et des effets spéciaux ? et pourquoi avoir choisi d’intégrer la formation de l’ESMA ?

J’ai toujours été intéressé par l’image. Très tôt, j’ai commencé à me tourner vers Photoshop, After Effects… Je me suis orienté vers ce milieu un peu naturellement, par passion.

Lors des JPO (Journées Portes Ouvertes), j’ai visité l’école de Montpellier et je m’y suis relativement bien projeté donc j’ai rempli un dossier d’inscription !

Qu’est-ce que la formation t’a apporté ?

C’est là où j’ai découvert les différents départements de ce métier. Les cours de rendus et de compositing m’ont tout de suite attiré. J’essayais toujours d’aller plus loin à la maison en faisant des projets personnels.

Quand on prend du plaisir dans un cours plus que dans un autre, je pense que c’est à ce moment que l’on comprend vraiment quelle orientation professionnelle on va prendre.

L’ESMA m’a apporté les connaissances dont j’avais besoin pour attirer l’attention des studios dès ma première année, ce qui est très bien car je me suis servi de ces contacts très rapidement et j’ai continué à pratiquer le plus possible dès que je le pouvais.

Pendant les cours nous avons participé à des événements comme le Festival d’Annecy. Cela m’a appris comment un entretien se passe, et ça m’a aussi appris une chose que je dis souvent aux étudiants, c’est de sortir de la masse.

Dans ce genre d’événement, les recruteurs voient toujours la même chose car ce sont des exercices scolaires. Il appartient, à mon sens, à chaque étudiant(e)s de faire en sorte de montrer des travaux variés. Les cours et les exercices sont là pour apprendre un concept ou une technique. Si on s’en sert pour d’autres projets, la pratique et l’expérience se ressentent et pour un(e) recruteur(euse) et c’est déjà beaucoup plus intéressant.

appréciais-tu une matière en particulier ?

Le Rendu et le Compositing. Avoir la main sur la version finale de ce qui sera vu à l’écran est tout simplement génial. Les professeurs que j’ai eus m’ont encouragé et m’ont poussé vers l’avant. J’en ai fait mon métier.

Peux-tu revenir sur ton film de fin d’études et nous en parler un peu ?

Mon film de fin d’études est Swiff. C’est l’histoire d’un Alien qui tombe en panne sur terre et qui rencontre un petit garçon qui va l’aider à trouver son carburant pour repartir.

C’était un projet intéressant qui a permis de comprendre le travail à l’échelle d’une séquence et de pratiquer davantage. C’est aussi au cours de ce projet que l’on prend pleinement conscience de l’importance du travail de groupe.

Comment s’est passée ton immersion professionnelle après ta sortie de l’ESMA ?

Très bien ! J’ai eu des propositions de travail avant ma sortie, ce qui m’a permis de choisir. Une fois en studio j’ai bien entendu dû me former aux outils propriétaires et à des techniques plus larges liées aux films sur lesquels je travaillais.

Ton parcours professionnel

Tu as fini l’école en septembre 2016 et de suite à ta sortie tu as été recruté dans le studio Sony Pictures Imageworks. Peux-tu nous en parler ? Comment cela s’est passé ?

Sony s’est intéressé à moi relativement tôt dans mon parcours. Je devais y effectuer un stage en deuxième année mais obtenir un visa de stage à Vancouver était alors compliqué administrativement. C’est pour cette raison que j’ai donc dû effectuer mon stage dans un autre studio (que j’avais rencontré à Annecy en première année).

Durant ma dernière année à l’Esma, j’ai tout mis tout en oeuvre pour pouvoir obtenir mon Visa. J’ai eu l’occasion d’être élu Artist of The Month par Autodesk et j’ai aussi publié plusieurs interviews et articles dans des magazines spécialisés sur la 3D. J’ai envoyé tout cela aux contacts que j’avais à Sony et ils sont revenus vers moi avec une offre d’emploi pour Vancouver.

L’équipe est bien en place, beaucoup viennent des studios Pixar ou Dreamworks. Le niveau demandé est élevé, comme dans tout grand studio, mais j’ai eu la chance de pouvoir faire mes preuves et aujourd’hui je fais partie intégrante de cette équipe.

Je pense sincèrement que c’était l’intégration idéale pour moi.

Alors que tu étais toujours étudiant, tu nous avais confié que ton souhait était d’intégrer ce prestigieux studio. T’attendais-tu à concrétiser ton rêve si rapidement ? Qu’est-ce que cela fait de travailler là où tu le désirais ?

J’ai toujours eu ce studio en tête dès l’instant où ils se sont intéressés à moi. Je me suis fixé ce but et j’ai consacré tout mon temps à ça durant ma dernière année en travaillant sur des projets personnels.

Je me souviens encore de l’instant où j’ai reçu le mail avec l’offre d’emploi. Après tout le travail fourni, j’obtenais enfin ce pourquoi je m’étais battu.

Aujourd’hui j’y travaille toujours et j’évolue dans le studio au fil des projets. Ce travail m’a apporté beaucoup professionnellement et continue de m’apporter énormément au fil des projets.

Tu es à Vancouver actuellement. Comment cela s’est passé avec l’anglais ? Est-ce que l’immersion dans le studio a été compliquée au niveau de la langue ?

Pas vraiment, je regardais tous mes films et séries en anglais depuis des années. C’est de cette façon dont j’ai appris cette langue.

Bien sûr il y a toujours un petit temps d’adaptation au niveau de la façon de parler et de certaines expressions mais j’étais relativement à l’aise en arrivant ici.

Tu exerces à un poste de Lighting / Compositing. Peux-tu nous le présenter ? En quoi cela consiste-t-il ?

Concrètement je récupère le travail des départements avant moi et je place mes sources de lumières en fonction de l’intention émotionnelle et de l’intrigue du film.

Les plans doivent s’intégrer au sein d’une séquence et donc respecter les plans qui les entourent. La cohérence est mise en premier plan dans ce genre de cas. La lumière doit respecter une continuité.

Je travaille ensuite sur le compositing des plans pour concevoir la version finale que le public verra à l’écran.

Qu’est-ce qui te plaît dans ce poste ?

Je tends à obtenir de plus en plus de responsabilités et c’est ce qui me plaît le plus dans ce boulot. J’aime le fait de gérer des séquences de plans et d’aider mes collègues dans leurs tâches quotidiennes. J’aime trouver des solutions techniques.

C’est aussi un travail où on apprend continuellement. Il y a voir un film et le faire. Ce sont deux choses complètement différentes. On passe une semaine, parfois plus, pour concevoir juste une demi-seconde de film.

Quelles sont les compétences et qualités demandées pour faire ce métier ?

Une grande organisation, une gestion du temps et avant tout de la logique. Placer les lumières, c’est une petite partie du boulot, le reste c’est beaucoup de technique.

Depuis ces trois années où tu travailles chez Sony Pictures Imageworks, tu as été sur des projets comme Angry bird 2, Les Schtroumpfs et le village perdu, Hôtel Transylvanie 3, Spider-man new generation. Peux-tu nous en dire quelques mots ?

Chaque projet est différent, les clients n’étant pas les mêmes. Je dirais que chaque film prend un petit temps d’adaptation pour vraiment s’y plonger et comprendre comment éclairer les personnages…

Après ça, on s’amuse beaucoup via le placement des lumières. Sur Les Schtroumpfs, il y avait une certaine douceur à intégrer, sur Spiderman, on a ré-inventé beaucoup de choses et accentuer les contrastes, une tout autre expérience.

En début de carrière, travailler sur de telles productions n’est-ce pas impressionnant ou stressant ?

Impressionnant, c’est le mot mais quand on y est, on y est ! Alors il faut juste donner le meilleur de soi-même et avant tout s’amuser. C’est un boulot dans lequel on peut prendre énormément de plaisir si on sait gérer son temps.

Es-tu allé les voir au cinéma à leur sortie ?

Oui, le studio organise des projections privées. La plupart des studios le font.

Peux-tu nous parler de tes relations avec tes collègues et les différents départements ? Comment cela se passe-t-il ?

Mes collègues viennent de partout dans le monde. J’aime parler des différents pays ou régions dont ils viennent et parler à mon tour de là d’où je viens.

Niveau professionnel, il y a une bonne entraide, c’est un plaisir d’aller travailler chaque jour.

Actuellement, sur quel projet travailles-tu ? peux-tu nous en parler Ou est-ce un secret ?

C’est un secret 😉

Y a-t-il un projet dont tu es particulièrement fier ?

SpiderMan New Generation, c’est de loin mon super-héros préféré alors travailler sur un film du tisseur de toiles c’est un plaisir ! Nous avons aussi remporté un Oscar pour ce film 🙂

Pour conclure

Alors, comment c’est la vie au Canada ?

Différent, grand, vert, beaucoup de montagnes et de lacs. De vrais décors de cartes postales et des terrains de jeux formidables le week-end si on aime la randonnée.

Souhaites-tu y rester encore ou projettes-tu de rentrer en France ?

Pour l’instant j’aimerais y rester un peu plus et/ou avoir une expérience aux Etats-Unis mais j’évalue toutes les options, en France comme ailleurs.

Quels sont tes projets d’avenir ?

Continuer d’obtenir des responsabilités dans mon travail et profiter des périodes plus calmes pour voyager.

Pour finir, un petit conseil à donner aux étudiants et futurs étudiants ?

Pratiquer, pratiquer et pratiquer. Il n’y a pas de recette miracle dans ce métier. Mais avant tout prendre du plaisir à le faire.

Question libre.

Juste remercier les personnes qui m’ont permis d’être là aujourd’hui. Un énorme merci à Pierrick Barbin (ndlr : également un ancien étudiant de l’ESMA) pour son aide et ses encouragements quand j’ai commencé. Je fais de même aujourd’hui pour les autres grâce à lui !

Un merci à l’équipe pédagogique de l’ESMA et à tous ceux qui m’ont permis d’être là où je suis.