Pour plus d'informations sur la formation Cinéma d'Animation 3D cliquez ici !

arrow back
retour 

Florian Petiteau


promotion 2019

CG Artist / Supervisor / Director
Travaille actuellement chez : Freelance

LinkedIn icon

Comme beaucoup de nos anciens étudiants, Florian Petiteau était fan d’animation durant sa jeunesse. Afin de concrétiser son rêve, il a intégré l’ESMA Nantes. A l’issue de son cursus, il n’a pas tardé à débuter sa carrière à Londres avant de développer un parcours riche en collaborations diverses.

Retour sur les années ESMA

QUEL A éTé TON CURSUS AVANT D’INTéGRER L’ESMA ?

Avant d’intégrer l’ESMA, j’étais au lycée en filière STD2A (Sciences et technologies du design et des arts appliqués). Je suis sorti avec mon bac en 2015 avant d’intégrer à la rentrée suivante la première année du cycle professionnel cinéma d’animation 3D et effets spéciaux à l’ESMA Nantes.

POURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX D’INTéGRER UNE FORMATION CINéMA D’ANIMATION 3D & EFFETS SPéCIAUX à L’ESMA ?

Je suis fan d’animation depuis tout petit. J’ai vraiment eu cette passion qui s’est développée tout au début du collège en découvrant les making of dans les dvd des films Disney et Pixar. J’ai toujours voulu travailler dans le domaine du cinéma d’animation, mais les rêves de grandes écoles à Paris ou à l’étranger semblaient compliqués, surtout sur le plan financier. Les écoles d’animation sont souvent assez coûteuses. Heureusement, l’ESMA a ouvert une antenne à Nantes près de chez moi. En 2013, j’ai pu visiter les locaux durant les portes ouvertes et ça m’a semblé être une évidence. Je connaissais déjà l’école par sa réputation et ses courts métrages sur Youtube, et le fait qu’elle s’ouvre à Nantes a été une réelle chance pour moi et mon rêve.

QUID DE TON RESSENTI AU COURS DE TON CYCLE D’éTUDES ?

Ressenti très positif ! J’ai trouvé les deux premières années assez intenses. Sortant tout juste du lycée et ayant assez peu touché à des ordinateurs avant d’intégrer l’ESMA, il a fallu que je prenne mes marques et confiance aussi en moi. Mais j’ai adoré ces 4 ans ! La créativité ambiante, l’équipe pédagogique, la promo, tout était vraiment parfait.

LES DIFFICULTéS ? LES PLUS ?

Ce que je préférais, c’était les projets de fin d’année. Devoir mobiliser tout ce que l’on a appris durant l’année pour ces projets permettait de relier toutes les disciplines et de parfois mieux comprendre des choses qui n’étaient pas forcément claires pour nous pendant les cours.

Je ne dirai pas que l’ESMA est un long fleuve tranquille, ça demande beaucoup de travail et d’engagement. Mais quand on arrive sur le marché du travail, on se rend compte que tout ce temps investi en valait vraiment la peine et qu’on arrive armé et compétent pour démarrer dans la vie active.

LA MANIèRE DONT S’EST DéROULé L’ENSEIGNEMENT ? LES PROFS ? LES ACQUIS ?

L’enseignement était super ! On a eu la chance d’être une petite promo avec des profs que l’on a gardés de la première à la quatrième année, ce qui fait toute la différence, je pense. Les profs étaient super accessibles, très à l’écoute et très patients. Ça a permis de créer du lien et de pouvoir toujours être en relation avec eux même 4 ans après la fin des études.

COMMENT S’EST PASSéE TON IMMERSION PROFESSIONNELLE APRèS LA SORTIE DE L’ESMA ? QU’ESt-ce que tu espérais à LA SORTIE DES éTUDES ?

L’entrée sur le marché du travail s’est faite 2 mois après le job fair à Montpellier. J’ai recontacté le studio londonien Untold Studios avec qui j’avais eu un très bon échange durant un entretien. On a refait un visio et quelques semaines plus tard je partais pour Londres en tant que VFX Artist pour mon premier contrat. C’était très stressant car au moment des entretiens, Untold venait de se lancer et n’avait ni site ni bande démo à nous montrer. Mais l’enthousiasme de leur équipe suffisait à motiver et j’ai accepté leur proposition d’embauche sans réfléchir. Et je n’aurais pas pu espérer mieux comme première expérience. Les gens, les projets, l’ambiance, tout était super.

Ton parcours professionnel

PEUX-TU NOUS PRéSENTER TES PASSAGES DANS LES DIFFéRENTS STUDIOS Où TU AS EXERCé ?

Depuis mon diplôme en 2019 j’ai eu la chance d’intégrer quelques beaux studios !

Untold Studios d’abord. C’était une super expérience, j’ai pu travailler sur des projets publicitaires importants comme le lancement de la Playstation 5 en travaillant avec des anciens sups et leads de studios renommés comme ILM et Weta par exemple. Je suis resté une dizaine de mois à Untold où j’ai pu continuer à travailler pendant le début de la pandémie. Mais en août le rythme des productions (à Untold et en Angleterre globalement) ralentissait et j’avais quelques opportunités en France donc je suis rentré.

Deux jours après mon retour je commençais une mission pour Brunch Studio en tant que Modeling/Surfacing Artist pour une publicité pour Lidl UK.

A la fin de ma mission j’ai été embauché par Kombbo en tant que généraliste/CG sup sur un projet de trailer de jeu vidéo. Puis j’ai pu travailler pour Dwarf Animation en remote depuis Paris sur leur série My Dad the Bounty Hunter. A la fin de mon contrat, je suis retourné chez Supamonks chez qui j’avais fait mon stage en 2018. J’ai commencé chez eux en lighting/compositing pour ensuite évoluer rapidement en CG Sup sur des trailer de Clash of Clans, Clash Royale et un spot pour l’Unicef avec les lapins crétins. Après 1 an chez eux, j’ai fait un petit contrat chez Unit Image en tant que lookdev artist, puis j’ai été embauché chez Hari sur la série Grizzy et les Lemmings en tant que Lighting/Rendering/Compositing Sup.

Toutes ces expériences m’ont apporté énormément de choses car elles sont toutes variées et différentes les unes des autres. J’ai eu la chance d’apprendre énormément à chaque fois et de croiser des gens extrêmement compétents pour m’accompagner.

PEUX-TU éVOQUER LES DIFFéRENTS PROJETS SUR LESQUELS TU AS éTé AMENé à TRAVAILLER DANS LES DIFFéRENTS STUDIOS ?

Mon premier gros projet a été le trailer de lancement de la Playstation 5 sur lequel j’ai travaillé à Londres. Je n’ai jamais appris autant sur une production que sur celle-ci. J’ai eu la chance de travailler sur des nouveaux logiciels et des nouveaux outils, de pouvoir discuter avec beaucoup de personnes de tous les départements et ça m’a énormément formé.

A mon retour en France, j’ai travaillé chez Brunch et Kombbo sur un spot pour Lidl au Royaume-Uni et un trailer pour le jeu mobile Crash Bandicoot.

Chez Dwarf j’ai pu travailler sur les textures et les shadings des personnages de la série My Dad the Bounty hunter. J’ai pu appréhender le rythme de production des séries, ce qui était une première pour moi, et découvrir l’exigence visuelle voulue par les showrunners. C’était très formateur, j’ai pu m’améliorer sur des tâches que je pratiquais assez peu.

Chez Supamonks, j’ai surtout travaillé sur les trailers de Clash of Clans et Clash Royale. Le studio avait bossé sur un pipe maya/blender pour un épisode spécial des Lapins Crétins, et il voulait le dépoussiérer pour tester de sortir les clans of clan sur ce pipe. J’ai donc pris la supervision d’un spot pour l’Unicef avec les lapins crétins qui nous a permis d’éprouver ce pipe, tout en réutilisant les assets existants. Une fois ce projet sorti, on a décidé de réaliser les Clash sur ce pipe. J’ai donc énormément appris, que ce soit sur le plan graphiste mais aussi superviseur car c’était ma première expérience de management.

J’ai pu travailler chez Unit Image après Supamonks sur un projet encore non dévoilé donc je ne pourrai rien dire. Chez Hari, j’ai travaillé sur la série Grizzy et Lemmings saison 4 mais je ne vais rien spoiler ici.

PEUX-TU NOUS PARLER DE TON MéTIER ? EN QUOI CONSISTE-T-IL ?

J’ai deux métiers principaux. D’abord je suis généraliste, c’est-à-dire que je peux travailler sur des projets en mettant la main dans beaucoup de tâches différentes comme le modeling, le texturing, le shading, le lighting, le compositing, mais aussi parfois du rigging, de l’animation, du fx, etc. En généraliste on est touche-à-tout, et ce que j’aime avec ça c’est qu’on ne s’ennuie jamais, on apprend tout le temps.

L’avantage d’être généraliste c’est aussi de pouvoir prendre des missions qui sont parfois spécifiques, j’ai eu la chance de travailler en Character Surfacing (textures des personnages) sur la série Netflix My Dad the Bounty Hunter, ou de pouvoir faire parfois de l’environnement ou du lighting/compositing sur des projets Clash of Clan/Clash Royale à Supamonks par exemple. C’est un métier qui ouvre énormément de portes sur des spécialités.

Mon second métier est celui de CG Superviseur. Pour résumer, je supervise le projet sur un plan à la fois technique mais également artistique en m’assurant que l’équipe du projet respecte et colle au mieux à la direction et au look voulu par le réalisateur et le client. C’est également de l’accompagnement, des reviews, de la recherche et développement, et beaucoup de réunions. Ce que j’aime avec ce métier c’est le fait de voir le projet évoluer du brief jusqu’au rendu final, de voir les équipes se former et prendre leurs marques, d’accompagner tout le monde pour que chacun puisse se sentir bien pour donner son meilleur. Avoir la chance d’assister à la création du projet de A à Z c’est quand même un peu magique.

QUELLES SONT LES COMPéTENCES NéCeSSAIRES à TON MéTIER ET à SON EXERCICE ? QUE FAIS-TU MAINTENANT ?

Je dirai que les compétences principales sont l’écoute, la curiosité et l’autonomie.

L’écoute est très importante à tous les niveaux, mais c’est vrai qu’en supervision il faut être attentif et vigilant à tous les retours que l’on a, que ce soit de la part des clients mais aussi et surtout de la part de notre équipe.

La curiosité aussi est un réel moteur de motivation, mais c’est aussi très cool d’utiliser ça pour aller explorer des nouvelles façons de fabriquer ou des nouveaux looks. Elle rejoint un peu l’autonomie. Dans les gros studios on va parfois réaliser qu’on ne peut pas avoir son sup ou son lead à chaque instant pour nous aider. Savoir faire preuve d’autonomie pour se débloquer et ne pas rester les bras croisés est très apprécié dans les studios. La prise d’initiative également, mais attention à ne pas se précipiter.

Depuis septembre de cette année je me suis lancé en auto-entreprise (freelance) afin de proposer mes services pour de la réalisation de projets courts et animés, pour de la supervision ou du graphisme 3D en France et à l’étranger (en remote).

COMMENT AS-TU VéCU L’éVOLUTION DE L’animation 3D & effets spéciaux DEPUIS TON DIPLôME ? ET COMMENT VOIS-TU SON éVOLUTION DANS LES ANNéES à VENIR ?

La 3D évolue très vite, on le voit aujourd’hui avec la place que commence à prendre le temps réel et l’IA qui arrive aussi derrière. Aujourd’hui, je serais incapable de prédire comment nos métiers vont évoluer. Quand j’étais à l’école, on ne parlait pas encore ou très peu du temps réel, on n’imaginait pas qu’Unreal pourrait devenir un moteur de la création dans le VFX ou que des séries se renderaient entièrement dessus.

Je pense que l’on va gagner en productivité avec des tâches qui vont encore plus s’automatiser, des process et des façons de faire qui vont s’alléger pour pouvoir travailler sur des projets de plus en plus demandant en qualité visuelle. Un des gros changements ces dernières années c’est également la tendance à revenir à des looks plus stylisés et illustratifs en animation avec des projets comme Arcane, Spiderverse, le dernier Tortue Ninja. Je trouve ça super cool d’avoir ouvert au plus grand public cette 3D plus illustrative qui a rompu avec la mouvance globale d’aller dans des rendus 3D toujours plus réalistes.

Maintenant il faut rester curieux et s’intéresser à ces changements si on ne veut pas un jour rester derrière. De plus, les questions d’écologie aussi viennent interroger notre industrie et il faut que les pratiques s’orientent de plus en plus vers un modèle moins polluant et énergivore.

Pour conclure

AU COURS DE teS DIFFéRENTS POSTES, As-tu éTé AMENé à TRAVAILLER AVEC DES ANCIENS DE L’ESMA ?

Oui j’ai croisé beaucoup d’anciens, et de toutes les promos j’ai l’impression. L’animation reste un petit milieu et mine de rien on est quand même beaucoup à sortir de l’ESMA chaque année donc on est vite amené à recroiser des têtes connues.

ET DANS 5 ANS, Où SERAS-TU ?

Aucune idée, je n’aurais absolument pas pu prévoir ce qu’il s’est passé pendant ces 4 ans pour moi, donc dire où je serais dans 5 ans me semble impossible ! Dans l’idéal j’aimerais pouvoir réaliser des courts métrages ou des clips, ou faire plus de recherches de style et de direction artistique 3D. On verra comment tout ça va évoluer, peut-être que les évolutions technologiques ouvriront la voie à de nouveaux postes et de nouvelles façons de travailler.

UNE AMBITION ULTIME ?

Mon ambition ultime serait d’avoir une petite équipe de gens aussi passionnés que moi pour pouvoir proposer un maximum de courts métrages, de clips et autres supports visuels avec une grande variété de styles graphiques.

QUELS CONSEILS DONNER AUX FUTURS éTUDIANTS ?

Mon conseil serait de profiter de ces années pour vous amuser, expérimenter et creuser à fond cette passion. Les années à l’ESMA peuvent être intenses parfois au vu du travail demandé et du niveau ambitionné mais vous verrez qu’en sortant ça valait le coup !

 


Pour suivre Florian :

 


Crédits : projets personnels de Florian Petiteau / Playstation / Lidl UK / Terry Games / Netflix