Damien Contreras
Damien Contreras a intégré Ubisoft dès sa sortie de l’ESMA. Il continue d’exercer au sein de la même entreprise avec bonheur.
Retour sur tes années ESMA
QUEL A éTé TON CURSUS AVANT D’INTéGRER L’ESMA ?
J’ai dessiné depuis tout petit jusqu’à l‘adolescence. Au début, je voulais me diriger vers le concept-artist. Je voulais travailler dans le cinéma. J’avais vu des bonus de Star Wars, cela me faisait rêver. J’ai fait la fac de Nîmes pour une licence Design et Arts appliqués.
J’ai choisi l’ESMA parce que j’avais un collègue à la fac qui m’a parlé de l’école. C’est vraiment le bouche-à-oreille qui m’a décidé. J’ai tenté ma chance.
QUEL A éTé TON PARCOURS à L’ESMA ?
A l’époque, c’était la dernière promo en 3 ans. Un cursus très, très intense. On avait énormément de choses à apprendre en peu de temps. L’avantage c’est qu’on a dû se donner à fond. La passion nous emmenait au bout, on développait notre propre exigence.
QUEL EST TON RESSENTI DU CYCLE D’éTUDES ?
J’ai connu quelques difficultés dans certaines matières comme le rendu alors que de base je pensais que c’était ma voie.
Au final, c’est l’animation qui m’a attiré, m’a vraiment plu par le côté mise en scène. Enfant, j’adorais jouer avec des figurines, des jouets, l’animation c’était le prolongement de cela.
Avec le film de fin d’études, on a vraiment découvert le côté humain, le travail collectif était très chouette. Les soirs où on travaillait tous, il y avait une entraide dans toute la promo.
Ton parcours professionnel
COMMENT S’EST PASSéE TON IMMERSION PROFESSIONNELLE APRèS LA SORTIE DE L’ESMA ?
J’ai passé les entretiens le lendemain de la projection des films de fin d’études. Avec Ubisoft Montpellier, cela s’est bien passé alors même qu’ils ne cherchaient pas d’animateur à ce moment-là. Il y avait un ancien qui était à Annecy et là-bas, ils recrutaient des animateurs, j’ai postulé. J’ai été recruté. Je suis resté un an à Annecy. Maintenant, je suis à Montpellier dans l’équipe cinématique.
PEUX-TU NOUS PARLER DE TON METIER ? EN QUOI CONSISTE-T-IL ET EN QUOI TE PLAîT-IL ?
On fait du cinéma mais avec des outils de jeu vidéo. On élabore vraiment les parties purement narratives. Ce n’est pas le joueur qui joue à ce moment-là, c’est le moment vraiment cinématique où il y a vraiment une mise en scène avec des caméras, du jeu d’acteur. C’est ce passage qui aide à raconter l’histoire et à faire avancer le récit. Ce qui me plaît c’est que ça me rappelle ce que je faisais quand j’étais gamin. Il y a ce côté où je joue avec mes personnages, je vais les placer dans le décor, les cadrer, les mettre en scène.
TU AS éVOLUé AU SEIN DE L’ENTREPRISE ? quels sont les projets sur lesquels tu es amené à travailler ?
J’ai trouvé le bon compromis entre cinéma et jeu vidéo. Très rapidement, on m’a donné des responsabilités. J’ai travaillé notamment sur Assassin’s Creed Valhalla, assisté le directeur animation sur Far Cry 6, jusqu’à ce que je devienne superviseur sur Avatar Frontiers of Pandora, celui de Ubisoft. Là actuellement, je suis assistant supervisor animator sur le jeu Star Wars Outlaws qui est en production chez Ubisoft.
LES COMPéTENCES NéCESSAIRES ?
Beaucoup d’observations parce qu’en capture de mouvement on travaille vraiment sur une performance d’un acteur qui a été engagé. Notre boulot c’est de le retranscrire le mieux possible. C’est le travail de l’animateur, il faut qu’on comprenne d’un point de vue anatomique comment ça fonctionne pour donner une retranscription la plus fidèle possible.
Pour conclure
COMMENT JUGES-TU L’éVOLUTION DE L’Animation 3D ?
De mon point de vue, ce que je remarque du rapport du jeu vidéo à l’industrie, c’est qu’on est de plus en plus reconnu par rapport à la qualité. Ce qui est chouette c’est qu’on commence à voir le film et les séries qui utilisent des outils de jeu vidéo pour faire leur production. Plus on avance, plus la frontière se floute entre les deux. Plus ça avance, plus cela se rapproche. Au début le jeu vidéo s’inspirait beaucoup de ce que le cinéma faisait pour intégrer ses outils. Désormais, le jeu vidéo est tellement réaliste, c’est le chemin inverse : les films utilisent les outils de jeu vidéo qui ont de gros avantages notamment par rapport aux calculs. Cela devient super facile pour eux de faire un décor par exemple. On en voit beaucoup sur les séries Star Wars. Cela va se poursuivre !
DANS CINQ ANS, où seras-tu ?
Toujours à Montpellier, toujours dans l’équipe cinématique à UBISOFT. On m’a proposé de passer superviseur à plein temps mais en tant qu’assistant j’aime faire à la fois de l’animation et en même temps je fais partie des réunions avec les réalisateurs et du coup je peux guider des animateurs dont je suis en charge. Cette situation me convient bien !
UNE AMBITION ULTIME ?
Je ne saurais pas vous dire. Actuellement, je ne m’ennuie pas avec tellement de projets différents. Je touche à tout. Je n’ai pas de manque particulier.
TU AS TRAVAILLé AVEC DES ANCIENS DE L’ESMA ?
Oui ! A Annecy, j’ai travaillé Thibaut Gambier. A Montpellier dans l’équipe cinematic on a recruté Théoline Chapas, Armand Rabuel, Léna Miguet, Marc Hugues, un ami de promo. On sait que les gens qui sortent de l’Esma sont efficaces, sérieux. L’équipe a été créée par une ancienne de l’Esma, Émilie Dugene. Mon superviseur est un ancien de l’Esma : Aurélien Peis. J’ai participé au job fair de l’Esma début septembre dernier.
DES CONSEILS POUR LES FUTURS éTUDIANTS…
Il faut vraiment être passionné parce qu’on fait. C‘est un métier passion, il faut s’intéresser à tout, être ouvert. C’est important de découvrir tous les aspects du métier, c’est l‘intérêt d’une formation généraliste comme celle de l’Esma. Il faut être ouvert à la critique, se remettre en question, personne n’est un génie absolu, on a toujours quelque chose à apprendre !