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Antoine Perrichon


promotion 2017

Animateur 3D
Travaille actuellement chez : Xilam Animation

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Diplômé en 2017, Antoine Perrichon a vogué entre Paris, Londres et Lyon pour exercer son métier d’animateur 3D. En parallèle, il se prête aussi au jeu du doublage des films de l’ESMA !

Retour sur tes années ESMA

POURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX D’INTÉGRER UNE FORMATION CINÉMA D’ANIMATION 3D ET EFFETS SPÉCIAUX ?

Ma passion remonte à bien longtemps déjà. J’ai eu la chance de grandir avec les chaînes du satellite (Cartoon Network, Nickelodeon, Disney et autres). Adolescent, mon meilleur ami m’a fait découvrir le site internet « La Cartoonerie ». C’était très basique mais parfait pour faire ses premières expériences. Au fur et à mesure les outils ont changé et plus j’avançais plus je me disais que c’était ce que je voulais faire !

Enfin, en grandissant avec internet et l’animation, je ne suis pas passé à côté des courts-métrages de l’ESMA. De plus, en sortant du bac, j’ai découvert que l’école s’implantait à Nantes (je suis rennais d’origine), je ne pouvais nier plus longtemps que le destin qui m’appelait ! Haha.

POURQUOI AVOIR CHOISI D’INTÉGRER LA FORMATION DE L’ESMA ?

Jusque-là je pratiquais l’animation comme la sculpture dans un bac à sable. Les 3 premières années à l’ESMA* apportent l’apprentissage des outils de l’animation professionnelle et le regard artistique en s’exerçant sur du traditionnel (arts plastique, dessin, story-board etc). La dernière année met véritablement à contribution tout cet enseignement pour la fabrication du film de fin d’études, dans des conditions qui imitent à 100% une authentique production 3D.

Dans la grande majorité, en fin de 3eme année les spécialités de chacun sont révélées. Pour ma part je savais déjà que ça allait être l’animation de personnage. Et d’autre étaient bons partout ! Les profils généralistes sont très recherchés. Quoiqu’il en soit, tout le monde sort de l’école avec des connaissances dans toutes les matières, notre souplesse fait vraiment toute la différence au travail !

*ndlr : cursus en 4 ans à présent

Y AVAIT-IL UNE MATIÈRE QUE TU APPRÉCIAIS EN PARTICULIER ?

L’animation ! Forcément, mais je ne détestais aucune matière, bien au contraire !

QU’EST-CE QUE L’ENSEIGNEMENT ET LES PROFESSEURS T’ONT APPORTÉ ?

Leur méthode de travail, les bons réflexes à avoir face à la plupart des situations et surtout leur sens du travail en équipe. S’il y a bien une chose à avoir en tête c’est que le talent personnel est tout aussi crucial que de savoir travailler en équipe ! Les professeurs nous l’ont bien fait comprendre.

COMMENT S’EST PASSÉE TON IMMERSION PROFESSIONNELLE APRÈS TA SORTIE DE L’ESMA ?

Je garde un souvenir assez marquant de ma première semaine de travail. C’était complètement le stress. J’avais très peur de rater, je me disais qu’il n’y avait plus de filet de sécurité. Rapidement, je me suis rendu compte que c’était similaire au film de fin d’études. A partir de là, j’ai pris confiance et la boule était lancée !

Ton parcours professionnel

A quoi t’attendais-tu après l’obtention de ton diplôme ?

Pour des raisons personnelles je tenais à rester en France dans un premier temps et à part ça, je n’avais pas vraiment de plan en tête. J’ai postulé un peu partout, surtout à Paris et c’est grâce à un contact au studio Supamonks que j’ai pu commencer. Je suis spécialisé en animation cartoon, forcément quand je cherche un job c’est plutôt sur ce genre de mission que je m’oriente. Autrement j’aime bien bouger donc je vais là où il y a du taff ! Haha

à ta sortie d’école tu as travaillé chez Supamonks, Funko Animation et aujourd’hui chez Xilam. Peux-tu revenir sur ces expériences et les projets sur lesquels tu as travaillé (ou travailles encore) ?

J’ai eu la chance de commencer ma carrière par un long-métrage : Minuscule 2. Cela a été très enrichissant, il fallait être minutieux (sans mauvais jeu de mots) et j’ai beaucoup gagné en précision. Au studio Funko cela a aussi été une super expérience : premier travail à l’étranger donc en plus du travail, le défi de se mêler à la culture Anglaise ! Et maintenant Xilam, même si je ne peux pas trop en parler, encore une mission différente avec ses propres challenges !

Pour mes postes chez Supamonks et Funko, j’avais des amis de ma promo déjà sur place, ça m’a aidé pour faire mes choix. Pour Xilam, vu le contexte du Covid… disons honnêtement que j’ai sauté sur l’occasion quand ils recherchaient une équipe d’animateur ! A cause du covid Funko à malheureusement dû fermer son studio d’animation à Bath (à coté de Bristol) et je suis revenu pour passer le confinement en famille. J’étais prêt a repartir presque n’importe où, mais il se trouve que c’est Xilam qui m’a recontacté

Peux-tu nous parler de ton poste actuel, animateur 3D, en quoi consiste-t-il et en quoi te plait-il ?

Simplement : je créé le mouvement pour donner l’illusion que les personnages sont en vie, même s’il y a plein de principes et de techniques qui s’appliquent à chacun des plans que j’anime. Ce qui me plaît énormément c’est que le défi est différent à chaque fois. Un jour j’anime un chien tout content de rapporter un bâton, un autre j’anime une petite fille triste d’avoir perdu sa poupée ou encore des cascades invraisemblables. Tout le temps des situations différentes et excitantes

Selon toi, quelles sont les qualités pour être animateur 3D ?

Déjà, il faut être prêt à passer la journée devant un écran, un peu pragmatique comme réponse mais c’est important d’avoir ça à l’esprit avant de se lancer dans la 3D. Pour l’animation spécifiquement il faut avoir de la patience, c’est un processus très long ! Il faut aussi être créatif pour proposer une idée qui plaira au réalisateur tout comme être minutieux pour avoir une animation vivante. Et par-dessus tout, il faut savoir encaisser les retours et les critiques (une bonne partie du travail fini par ne pas être utilisé). Petit à petit on prend confiance en soi, et aussi on prend confiance dans les choix du réalisateur.

Curiosité : es-tu allé voir ces films au cinéma ?

Bien évidemment ! Toujours !

Comment est-ce de travailler sur ce type de film, avec autant de monde qui participent à son élaboration ? Comment se passent les relations au travail avec ses collègues et les différents départements ?

Même si je n’ai travaillé que sur un seul long-métrage, je dirais que c’est une grande chance de travailler sur un long-métrage, non pas qu’il y ait des productions à prendre à la légère, mais tout de suite il y a une plus grande cohésion quand on se dit que le film va sortir sur grand écran. J’étais dans une situation particulière car Supamonks gérait seulement la partie animation donc pour les relations entre départements il faut plutôt demander à mon ancienne chargée de production haha. A Funko et Xilam les relations entre départements sont au top !

Y a-t-il un projet dont tu es particulièrement fier et que tu souhaiterais partager avec nous ?

Forcement je suis fier d’avoir travaillé sur Minuscule 2 mais j’ai aussi une petite fierté d’avoir doublé pour Œil pour Œil et Comme un ours. Je suis surtout fier de ce qu’ils ont accompli !

La voix des films

Régulièrement tu participes aux nouveaux films de l’ESMA en tant que voix. Peux-tu nous en parler ?

Même si je n’ai pas de formation de théâtre, le doublage est une grande passion pour moi ! J’ai commencé par offrir mes services aux films nantais l’année dernière. Nous nous connaissions et je leur avais proposé de juste faire des tests pour eux ! Apparemment les tests ont plu haha ! A partir de là, c’est le bouche à oreille qui a fait que j’ai contribué à 3 films de la promo 2020. Si ça suit son court, peut-être que ce sera 4 films pour 2021 ?!

Comment abordes-tu ton rôle avec les étudiants ? Et pour te mettre dans la peau du personnage que tu incarnes ?

Ça commence toujours par un entretien avec l’équipe qui me présente l’histoire et le design des personnages et à partir de là on se propose mutuellement des directions et des références. Pour moi, ce qui est important c’est de comprendre les émotions du personnage et de vivre au mieux ce qu’il ressent

En quoi cela te plait de faire des voix sur les films ?

Pour 2 raisons : je ne suis encore qu’un amateur en doublage, je pense qu’aider pour les voix des films étudiants est une super porte d’entrée dans le domaine ; cela me permet de garder contact avec les étudiants de l’ESMA. Jusque-là ça a toujours été une super expérience ! J’espère qu’ils me contacteront pour d’autres films, je serais toujours au rendez-vous !

Tu ne le fais que pour l’ESMA ou aussi à côté de ton emploi ?

Je le fais principalement pour les films de l’ESMA oui, mais de plus en plus j’aide par-ci par-là, notamment avec quelques amis youtubeurs.

Es-tu toujours en relation avec tes anciens camarades de Groovity ? Et de manière plus générale, es-tu en lien avec des anciens de l’ESMA (ou étudiants) ?

Oh oui bien sûr ! Je pense que c’est rare les groupes qui perdent vraiment tout contact. Le film de fin d’études est une expérience tellement unique et forte que forcement cela créé des liens pour la vie !

Pour conclure

Quels sont tes projets d’avenir ?

Pour le moment mes plans sont de profiter de ma nouvelle vie lyonnaise. J’ai la chance d’avoir décroché un contrat assez long, cela me laisse du temps pour réfléchir à la suite ! En attendant je fais mon possible pour lancer « officiellement » ma carrière de comédien.

Pour finir, un petit conseil à donner aux étudiants et futurs étudiants ?

Ayez la passion ! Les métiers de l’animation 3D sont extrêmement chronophages, il y aura forcement des hauts et des bas, mais si vous sentez au fond de vous que c’est véritablement le job que vous voulez, c’est la garantie d’une vie palpitante avec beaucoup d’opportunités de voyager, de rencontrer des gens formidables et passionnants et surtout un métier très gratifiant !