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Premiers pas dans la vie active – Amélie Ben Naceur & Steven Lecomte


Actualités . 20 Août. 2021

Seulement quelques mois après leurs sorties d’études, nos jeunes étudiants diplômés ont bien avancé professionnellement. Amélie Ben Naceur, character TD en rig, et Steven Lecompte, animateur 3D, nous parlent de leur entrée dans le monde du travail depuis l’obtention de leur diplôme de Cinéma d’Animation 3D et Effets Spéciaux.

En tête-à-tête avec Amélie Ben Naceur et Steven Lecomte, deux anciens étudiants de la promotion 2020, diplômés de la formation Cinéma d’Animation 3D et Effets Spéciaux. Amélie est co-réalisatrice du film Kid Cat tandis que Steven, de son côté, est co-réalisateur du film Service Après Vie. Le temps d’un échange décontracté, ils reviennent sur leurs parcours à l’ESMA et sur leur entrée dans le monde professionnel. Tandis qu’Amélie nous raconte ce qui l’a amené à travailler outre-Manche; Steven nous explique son poste d’animateur 3D, à Stockholm.

 

Comment s’est passée ta recherche d’emploi ?

Amélie Ben Naceur (A.B.N.) : Lors du job fair qui s’est tenu le lendemain de la projection des films à Montpellier, j’ai participé à un entretien vidéo avec une superviseuse et une RH de DNEG feature animation. Je n’étais pas inscrite sur la liste de rendez-vous avec le studio, alors j’ai attendu et profité d’un moment disponible pour leur demander si je pouvais me présenter et discuter un peu avec elles. Elles m’ont informée qu’un poste dans mon domaine était ouvert à ce moment là, coup de chance ! J’ai pris quelques jours de pause, j’ai préparé ma candidature et j’ai postulé à l’offre quatre jours après le job fair. J’ai été recontactée par un RH le lendemain de ma candidature pour me proposer un entretien via Zoom (2020 oblige).

Concept grenier, Kid Cat

Steven Lecomte (S.L.) : Ma recherche a duré environ un mois. J’ai commencé mon premier contrat début octobre.

est ce que ça a été long ?

A.B.N. : Ça a été assez rapide au contraire. En tout et pour tout, je pense que j’ai obtenu la réponse positive du studio deux à trois semaines après la date de la projection de fin d’année. Il faut noter toutefois, que je travaille dans le domaine du rig, qui est un des seuls domaines où l’offre est très souvent supérieure à la demande. Ce n’est pas le cas de toutes les disciplines de la 3D, loin de là. J’ai donc bénéficié d’une situation plutôt privilégiée, surtout cette année où le marché de l’emploi était au ralenti à cause de la pandémie.

Quel est ton poste actuel et en quoi consistent tes missions ?

A.B.N. : Mon poste officiel est « character TD » en rig, dans le pôle feature animation. Ma mission est de travailler sur les personnages des projets réalisés au studio. Jusqu’ici ma tâche principale a été le rig facial, c’est à dire les déformations du visage pour créer des expressions réalistes ou exagérées selon la stylisation des projets. Je communique presque quotidiennement avec les équipes de modeling pour suivre les changements qui sont faits sur les personnages ou pour avoir leurs retours sur les expressions faciales, mais également avec l’animation pour avoir leur retour sur les rigs et ajouter les fonctionnalités dont ils ont besoin. Bien que le rig facial soit ma tâche majeure, j’ai aussi eu l’occasion de travailler sur des props (objets) et même parfois un peu de rig body (déformation des corps des personnages). C’est mon directeur de prod qui m’assigne mes tâches et gère les deadlines et priorités de chacune en fonction du temps dont j’ai besoin par tâche et du moment où d’autres équipes auront besoin de l’asset.

Expressions personnage Gaspard, Service Après Vie

S.L. : Je suis actuellement Animateur 3D chez Milford Studio (Stockholm). Du fait de la taille du studio, j’ai très vite pu avoir plusieurs responsabilités au sein des productions. En général je travaille sur la Previz puis l’Animation.

Peux-tu nous raconter tes premiers pas dans l’univers professionnel ?

A.B.N. :Ça fait un peu plus de six mois que je suis à DNEG feature animation et je m’y plais beaucoup. Mon tout premier mois, pour faciliter mon acclimatation aux méthodes et aux outils, j’ai travaillé sur un premier projet où je n’ai fait que du rig de props (objets), ça m’a permis d’apprendre en commençant par des tâches un peu moins composites. Au bout d’un mois, je suis passée sur un deuxième projet sur lequel j’ai travaillé sur les rigs faciaux. Ma lead m’a formée petit-à-petit aux outils spécifiques à cette tâche et aux besoins artistiques du projet. Depuis quelques semaines, j’ai à nouveau changé de projet où j’ai également été intégrée à l’équipe de rig facial. A l’issue de mon premier contrat, j’aurai travaillé sur trois projets (ou plus) avec des formats et des styles complètement différents, ce qui m’aura beaucoup appris que ce soit techniquement ou en terme d’intégration dans le milieu professionnel. Je n’ai rencontré que des personnes formidables au studio, toujours motivées à discuter, rigoler ou à partager leurs savoir-faire et expériences.

S. L. : Peu de jours ont séparé le moment où on m’a proposé un entretien et mon premier jour en entreprise. On a commencé sur une prod courte et intensive. Je me suis adapté comme j’ai pu pour me mettre dans le rythme. Je n’ai pas spécialement compris tout ce qui m’arrivait, mais ça l’a fait !  J’ai commencé en Remote, pendant 6 mois, pour finalement prendre la route vers la Suède.

COMMENT AS-TU VÉCU CETTE ENTRÉE DANS LE MONDE PROFESSIONNEL ? CELA CORRESPONDAIT À TES ATTENTES ?

S.L. :Incroyablement surpris de la rapidité d’adaptation que j’ai ressenti. Quasiment tout ressemblait à la production finale des films de fin d’études.. Donc ça a été assez rapide pour prendre mes repères.

Mooseman comics, Kid Cat

A.B.N. : Jusque là, je suis ravie de mon expérience, si ce n’est un bémol, notre ennemi à tous depuis maintenant plus d’un an : Le Covid. En dépit de ça, j’ai eu beaucoup de chance de trouver un emploi qui me plaisait, si rapidement après l’ESMA et de pouvoir emménager à Londres malgré les multiples confinements.

Qu’as-tu ressenti ? Comment as-tu vécu ce passage d’étudiant à professionnel ?

A.B.N. : Rapide mais intense ! Une fois que j’ai eu la réponse du studio, j’ai eu un mois et demi pour plier bagages, c’est à dire rendre mon appartement à Toulouse, quitter la France, emménager au Royaume-Uni, faire les démarches administratives nécessaires en arrivant et 14 jours de quarantaine. Tout ça en pleine pandémie et avec la deadline administrative de fin Décembre 2020 : le Brexit. Avec tout ça je n’ai pas trop eu le temps de me poser de questions sur l’entrée dans la vie professionnelle, ça s’est fait assez naturellement.

Qu’est-ce que ça fait de travailler sur des projets professionnels ?

S.L. : Plus de responsabilités, bien sûr, et un encadrement différent avec le.s superviseur.s.

Keyshot, Service Après Vie

A.B.N. : C’est très chouette ! Je ne peux malheureusement pas parler des projets sur lesquels je travaille tant qu’ils ne sont pas sortis, mais ce sont de super projets avec des styles et des histoires très différents. L’idée de travailler sur une production à plus grosse échelle me faisait un peu peur mais au final c’est assez plaisant de rajouter sa pierre à l’édifice et contrairement aux projets étudiants, il y a une équipe dédiée à la gestion de prod qui s’occupe de l’organisation et de la répartition des tâches. Malgré tout, ça me manque un peu de faire parti d’un petit groupe et tenir notre projet à bout de bras tous ensemble.

Après ces quelques mois post-école, quel regard jettes-tu en arrière ? Sur ta formation et l’ESMA ?

S.L. : Un tas de bons souvenirs, de bons conseils, et souvent, on se rend compte que beaucoup des phrases qu’on entendait tout le temps venant de l’équipe pédagogique, étaient vraies.

A.B.N. : Maintenant que je suis intégrée à une production à grande échelle je me rends compte que ce qui m’a le plus apporté lors de ma formation, ce sont les projets de groupes et le stage. Le très court-métrage de 3ème année et bien-sûr et surtout, la production de dernière année. Devoir apprendre à gérer un pipeline de production, passer par toutes les étapes d’une production de film et surtout, se heurter aux bugs des outils et aux problèmes d’organisations entre autres. Rien de tel pour apprendre à se lancer dans la vie active, ce sont les expériences scolaires qui retranscrivent le mieux à quoi s’attendre après (en moins chaotique, je vous rassure). Au delà de l’apprentissage technique, le travail de groupe est aussi un apprentissage de communication avec les autres. Un atout clé dans la vie professionnelle et qui plus est dans le processus d’embauche.

recherches personnage Bernard, Kid Cat

Quid du covid et du nouveau confinement, cela a-t-il eu un quelconque impact pour toi ?

S.L. : Étant donné ma situation à distanciel, ça m’a juste empêché de rejoindre le studio en présentiel plus tôt. Sinon ça ressemblait à ce à quoi on s’était habitué.

A.B.N. : Plutôt oui. Cette pandémie aura un peu entaché mes débuts professionnels même si, encore une fois, très peu comparé à la majorité de mes camarades. La particularité de mes débuts à DNEG c’est qu’en plus de six mois, je n’ai toujours pas mis les pieds au studio. Comme pour beaucoup de gens dans notre domaine, j’imagine, je suis à 100 % en télétravail depuis que j’ai commencé et j’ai rencontré très peu de mes collègues en personne pour l’instant.

Et tes prochains mois, ou l’année à venir, comment te projettes-tu pour la suite ?

A.B.N. : Bonne question ! Je n’ai pas encore de certitude quant à ce qui se passe après et c’est l’un des problèmes de notre métier : la stabilité de l’emploi et surtout la visibilité à long terme. C’est assez rare d’avoir des contrats de plus d’un an, en tout cas en tant que junior. De mon côté, je suis bien là où je suis et si j’ai l’opportunité, j’aimerais pouvoir poursuivre mon parcours professionnel en feature animation. J’ai encore beaucoup à apprendre au sein du studio et je m’amuse beaucoup que ce soit dans le travail ou en découvrant Londres et le Royaume-Uni en général

S.L. : C’est très difficile de vraiment prévoir. Beaucoup de projets à venir, personnels comme professionnels.

Illustration, Service Après Vie

commentaire libre

A.B.N. : Petit point sur la vie à Londres, c’est une ville incroyable ! Il y a tellement de choses à voir, les musées, les parcs, les pubs bien évidemment, mais tellement plus que ça. C’est une ville très moderne et cosmopolite, chargée d’une Histoire qui remonte très loin et aussi impressionnante que surprenante. On croise des gens qui viennent des quatre coins du monde; presque autant que des britanniques et la majorité des gens sont foncièrement aimables et ouverts. Le seul point négatif de cette ville, mais ce n’est pas un scoop, la vie y est très chère. Malgré ça il y a beaucoup de choses à voir gratuitement comme une grande partie des musées et tous les parcs, et ne serait-ce qu’en se baladant dans la ville, on tombe parfois sur des endroits qui valent largement le détour.

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Vous pouvez lire les autres portraits de la saga :

Mastère Design & Stratégie digitale

Elise Lévêque

 

Mastère Motion Graphics Design

Méline Montaigut

Alexandre Lepage

Marie Chunlaud

Marion Polito

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Vous pouvez retrouver les films & teasers de la promo 2020 sur notre chaîne Youtube ESMA MOVIES.

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